Congratulations! Your support has been successfully sent to the author
La Leçon de piano (The Piano, Jane Campion, 1993)

La Leçon de piano (The Piano, Jane Campion, 1993)

Published Jan 20, 2020 Updated Jan 20, 2020 Culture
time 2 min
3
Love
0
Solidarity
0
Wow
thumb 0 comment
lecture 400 readss
3
reactions

On Panodyssey, you can read up to 30 publications per month without being logged in. Enjoy29 articles to discover this month.

To gain unlimited access, log in or create an account by clicking below. It's free! Log in

La Leçon de piano (The Piano, Jane Campion, 1993)

"La Leçon de piano" est à ce jour le seul film réalisé par une femme à avoir obtenu la Palme d'or à Cannes. En plus de son prix, le film a été un grand succès international, entrant ainsi dans le club des œuvres réunissant critiques et public. La musique composée par Michael NYMAN, d'un lyrisme débridé est devenue un classique incontournable mais ne peut expliquer à elle seule l'aura qui entoure le film.

"La Leçon de piano" n'est pas que l'histoire d'une passion, c'est avant tout l'histoire d'une femme qui s'éveille au désir et à la sensualité ou plutôt qui découvre son désir jusque-là brimé par les mœurs patriarcales. L'histoire se déroule durant l'ère victorienne mais elle nous parle de la femme d'aujourd'hui. Celle qui cherche à s'affranchir des diktats masculins pour trouver sa voie propre. Sa VOIX propre. Cette voix, inhabituelle, lui fait peur au début parce qu'ayant été longtemps réduite au silence, elle ne l'a jamais entendue. Il en va de même avec le désir. Au début, il lui fait peur, puis elle l'apprivoise. Ce désir, elle ne peut longtemps l'exprimer que dans la musique. Jusqu'à ce que deux hommes vivant en Nouvelle-Zélande alors colonie britannique ne s'en emparent. Le premier, son "mari officiel" qui la fait émigrer en Nouvelle-Zélande (Sam NEILL) est un être frustré et complexé incapable d'abandon et de communication. Il se ferme, se braque contre l'instrument et son interprète qu'il veut museler et dominer. La scène du doigt coupé n'est que son ultime tentative pour castrer sa femme, une excision symbolique. Dans la réalité, ce féminicide en puissance n'aurait pas abandonné Ada (Holly HUNTER) aux mains d'un autre homme, mais c'est la magie du cinéma de pouvoir basculer d'un certain réalisme à une atmosphère de conte. Baines (Harvey KEITEL) est tout ce que le mari d'Ada n'est pas. Tout en lui est ouverture. Il fait corps avec la nature et donc avec les indigènes. Il se laisse envahir par la musique et comprend ce qu'elle exprime. Dans un premier temps, il tente de s'approprier l'instrument et le corps de sa propriétaire mais c'est un homme trop instinctif pour ne pas comprendre qu'il détruit ainsi ce qu'il cherche à obtenir. Alors il lâche prise et c'est ce lâcher prise qui est l'élément décisif dans l'éveil d'Ada. Celle-ci réalise que sans le désir de Baines, son piano est comme mort. C'est donc librement qu'elle retourne vers lui et se libère de tous ses carcans comme elle se libère de ses vêtements victoriens austères et contraignants pour révéler sa nature profondément sensuelle. A la fin, l'instrument est devenu inutile, il finit au fond de l'eau avec d'autres choses mortes.

lecture 400 readings
thumb 0 comment
3
reactions

Comments (0)

You can support your favorite independent writers by donating to them

Prolong your journey in this universe Culture
Séparation-de-biens
Séparation-de-biens

Un mot d'un dictionnaire, ma définition, vôtre sourire, ma joie. Un mariage, deux rais...

Bernard Ducosson
1 min
Sa tristesse
Sa tristesse

Une petite perle pleure Sa mélancolie n'a pas de limite Elle marche sans fin sur...

Arthur Mede
1 min
MANQUE MOI
MANQUE MOI

Manque moi  Quand ma jeunesse  Lentement déclos Manque moi  Avec dé...

Asteria Nemesis
1 min

donate You can support your favorite writers