Congratulations! Your support has been successfully sent to the author
Persepolis (Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud, 2007)

Persepolis (Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud, 2007)

Published Nov 6, 2020 Updated Nov 6, 2020 Culture
time 2 min
0
Love
0
Solidarity
0
Wow
thumb 0 comment
lecture 199 readss
0
reaction

On Panodyssey, you can read up to 30 publications per month without being logged in. Enjoy29 articles to discover this month.

To gain unlimited access, log in or create an account by clicking below. It's free! Log in

Persepolis (Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud, 2007)

Persepolis, l'adaptation animée de la BD autobiographique de Marjane SATRAPI fait partie des classiques du genre. Sa réussite réside d'abord dans son esthétique particulièrement soignée qui fait autant référence à l'expressionnisme allemand qu'aux estampes japonaises en passant par les styles graphiques reconnaissables de Dix ou de Munch. Cette esthétique est au service d'un récit qui mêle habilement et inextricablement grande et petite histoire, ce biais lui donnant une résonance universelle. En effet dans ce qui s'apparente à un récit initiatique dans lequel une enfant puis jeune fille puis jeune femme cherche sa place, la particularité provient du fait qu'elle ne parvient à se fixer nulle part. Trop rebelle puis trop émancipée pour ne pas se mettre en danger dans une société iranienne corsetée par les mollahs, elle ne parvient cependant pas à s'épanouir en Europe tant le fossé culturel entre elle qui a vécu les horreurs de la guerre et un régime de terreur et les autres est immense. "Persepolis" s'apparente donc à une douloureuse errance entre un pays d'origine dans lequel l'oppression règne et des pays européens où c'est au contraire l'indifférence qui tue avec pour seuls refuges le rêve et la famille. Néanmoins il n'y a aucun misérabilisme dans "Persepolis" car les femmes en particulier sont des personnages hauts en couleur (même si la BD et son adaptation sont majoritairement en noir et blanc) que ce soit Marjane et sa langue bien pendue ou sa grand-mère, forte nature qui fume de l'opium et manie un langage aussi fleuri que les fleurs de jasmin qu'elle met dans son corsage.

J'ai néanmoins deux réserves sur le film qui font que j'ai une préférence pour la BD. La première réside dans le doublage français qui acculture* d'autant plus l'oeuvre qu'il s'agit de voix très célèbres (Catherine DENEUVEDanielle DARRIEUXChiara MASTROIANNI etc.) La deuxième est dans le fait qu'en condensant les quatre volumes en 1h30, j'ai ressenti à plusieurs reprises de la frustration devant des événements qui sont racontés trop rapidement (la révolution iranienne par exemple ou même la guerre Iran-Irak dont aucune clé d'explication ne nous est donnée). Tout ce qu'on en retient, ce sont les images d'horreur et d'oppression. Des images qui sidèrent alors qu'une analyse plus poussée aurait été la bienvenue.

* Si le choix de l'animation est si pertinent pour illustrer des histoires de conflits sanglants dans des régions reculées du monde, c'est que la stylisation et l'abstraction ont la puissance d'un langage universel comme l'avait autrefois le cinéma muet. En revanche les voix françaises dénaturent l'oeuvre en brouillant son identité.

lecture 199 readings
thumb 0 comment
0
reaction

Comments (0)

You can support your favorite independent writers by donating to them

Prolong your journey in this universe Culture
Séparation-de-biens
Séparation-de-biens

Un mot d'un dictionnaire, ma définition, vôtre sourire, ma joie. Un mariage, deux rais...

Bernard Ducosson
1 min
Sa tristesse
Sa tristesse

Une petite perle pleure Sa mélancolie n'a pas de limite Elle marche sans fin sur...

Arthur Mede
1 min
MANQUE MOI
MANQUE MOI

Manque moi  Quand ma jeunesse  Lentement déclos Manque moi  Avec dé...

Asteria Nemesis
1 min

donate You can support your favorite writers