Congratulations! Your support has been successfully sent to the author
Marguerite (Xavier Giannoli, 2015)

Marguerite (Xavier Giannoli, 2015)

Published Mar 14, 2022 Updated Mar 14, 2022 Culture
time 2 min
0
Love
0
Solidarity
0
Wow
thumb 0 comment
lecture 101 readss
2
reactions

On Panodyssey, you can read up to 30 publications per month without being logged in. Enjoy29 articles to discover this month.

To gain unlimited access, log in or create an account by clicking below. It's free! Log in

Marguerite (Xavier Giannoli, 2015)

Revoir (et écouter) "Marguerite", adaptation très libre de la vie de Florence Foster Jenkins par Xavier GIANNOLI (cantatrice américaine richissime chantant horriblement faux qui a peu de temps après fait l'objet d'un autre film par Stephen FREARS) fait réaliser à quel point il annonce "Illusions perdues" (2019) que ce soit au niveau des écrits journalistiques ou du personnage payé pour faire la claque. Les deux films dissèquent un monde du spectacle (social comme scénique, c'est du pareil au même et la mise en abyme est évidente) fait de mensonges et de dissimulations dans lequel la vérité des sentiments ne peut qu'être mise à mort comme le taureau dans une corrida. Le film joue donc avec les paradoxes. Marguerite Dumont a acheté le titre de son mari et chante comme une casserole mais elle s'avère d'une telle authenticité dans son besoin d'amour et de beauté qu'elle se laisse dévorer par ces passions qui lui sont inaccessibles. La tragique illusion qu'elle se fait de son talent et son besoin d'exister aux yeux de son mari servent de révélateur (de vérité) aux lâchetés, hypocrisies, calculs d'intérêts de son entourage qui ne cesse de lui renvoyer un miroir trompeur dans lequel elle se complait d'autant plus jusqu'à ce qu'elle se confonde tant avec lui que toute tentative de retour au réel ne peut que l'anéantir. Mais les prestations de Marguerite, filmées frontalement non pour se moquer d'elle mais pour provoquer le malaise ont aussi le pouvoir d'arracher les masques. Si Catherine FROT offre une prestation mémorable, le film est une galerie de portraits passionnants car tous plus ambivalents les uns que les autres. Le mari négligent (André MARCON) qui a épousé Marguerite pour sa fortune et la trompe se retrouve de plus en plus accablé par la honte et la culpabilité, observant cette femme s'enfoncer toujours plus loin dans sa folie sans parvenir à la protéger. Son domestique Madelbos (Denis MPUNGA) qui par ses talents de photographe la transforme en icône et l'histoire de sa vie en roman-photo brûle ensuite ce qu'il a adoré et la vampirise de son voyeurisme jusqu'à son dernier soupir. Son professeur (Michel FAU) ancienne gloire sur le déclin voit à travers elle un miroir de sa déchéance ce qui provoque en lui des bouffées de haine et d'amertume. Enfin les artistes-journalistes comme Lucien (Sylvain DIEUAIDE) qui espèrent se servir d'elle comme produit d'appel pour leurs happenings dadaïstes ou comme tiroir-caisse pour écouler leurs productions sont confrontés à leurs regrets d'avoir gâché leur amour et leur talent. Le miroir en effet fonctionne dans les deux sens et si Marguerite vit dans l'imposture, la société qui l'entoure n'est qu'une sinistre farce. Quand la vérité éclate, elle est dévastatrice.

lecture 101 readings
thumb 0 comment
2
reactions

Comments (0)

You can support your favorite independent writers by donating to them

Prolong your journey in this universe Culture
Séparation-de-biens
Séparation-de-biens

Un mot d'un dictionnaire, ma définition, vôtre sourire, ma joie. Un mariage, deux rais...

Bernard Ducosson
1 min
Sa tristesse
Sa tristesse

Une petite perle pleure Sa mélancolie n'a pas de limite Elle marche sans fin sur...

Arthur Mede
1 min
MANQUE MOI
MANQUE MOI

Manque moi  Quand ma jeunesse  Lentement déclos Manque moi  Avec dé...

Asteria Nemesis
1 min

donate You can support your favorite writers