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Ariane (Love in the Afternoon, Billy Wilder, 1957)

Ariane (Love in the Afternoon, Billy Wilder, 1957)

Published Mar 18, 2021 Updated Mar 18, 2021 Culture
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Ariane (Love in the Afternoon, Billy Wilder, 1957)

Ariane est l'un des chefs-d'oeuvre méconnu de Billy Wilder, un tournant et un sommet de sa carrière au même titre que ceux qui dans sa filmographie ont réussi à la fois à être des chefs-d'oeuvre et à acquérir une immense notoriété (Principalement Assurance sur la mort, Boulevard du crépuscule, Certains l'aiment chaud et la Garçonnière). Et il est supérieur à Sabrina auquel on le compare souvent (même réalisateur, même actrice principale, une atmosphère de conte...) Hâtivement catalogué à sa sortie par une partie de la critique comme un film à l'eau de rose il est aujourd'hui largement réhabilité en tant que l'oeuvre la plus lubitschienne de Wilder qui rappelons-le avait été scénariste pour ce réalisateur. La "Lubitsch touch" est perceptible dans le scénario, la mise en scène et la présence dans le casting de Gary Cooper qui comme dans la 8eme femme de Barbe-Bleue joue le rôle d'un riche homme d'affaires américain collectionneur de femmes.

Ariane qui est un film au charme fou (son thème musical principal "Fascination" reste dans les têtes bien après le visionnage) est une merveille d'équilibre entre humour, romantisme et satire, un cocktail dont Wilder a le secret. Avec I.A.L Diamond dont c'est la première collaboration, il adapte un roman de Claude Anet Ariane, jeune fille russe (1924) qui raconte l'histoire d'amour entre une jeune ingénue et un playboy d'âge mûr. Mais Wilder fait sienne l'histoire d'Ariane et y injecte ses thèmes favoris. Ainsi l'arrière-plan sordide à base d'argent et de sexe est finalement transcendé par la vérité des sentiments. Mais pour que ceux-ci triomphent, il faut en passer par les mensonges et le travestissement (une comparaison Wilder/Marivaux s'imposerait!). C'est ainsi que la si sage Ariane (Audrey Hepburn) qui étudie le violoncelle (métaphore de sa virginité) au conservatoire et rentre tous les soirs chez son père le détective Claude Chavasse (Maurice Chevalier) s'invente une identité de croqueuse d'hommes pour exister aux yeux du vieux séducteur blasé Frank Flannagan dont elle est tombée amoureuse. Ariane incarne la femme soumise par la société patriarcale qui par le mensonge se libère et renverse les rôles. C'est elle qui désormais manipule le mâle américain que le film met en pièces "enfant on lui redresse les dents, on enlève ses amygdales et on le bourre de vitamines. Il mute à l'intérieur. Il devient immunisé, mécanisé, air-conditionné et hydromatique. Je doute qu'il ait un coeur."

Mais Ariane étant un prodige d'équilibre, la satire mordante se double d'une magnifique histoire de métamorphose. Chez Wilder, les personnages doivent passer par un douloureux cheminement souvent dissimulés sous un paravent cynique avant d'accoucher de leur vérité intime et de pouvoir enfin aimer. En se laissant prendre au piège, Frank Flannagan redevient un adolescent, découvre (ou redécouvre) le monde des émotions, retrouve en quelque sorte une virginité qu'Ariane elle souhaite perdre. La différence d'âge est ainsi aplanie et l'alchimie entre les deux acteurs, tous deux magnifiques, fait le reste.

Enfin l'humour est omniprésent dans les dialogues comme dans les situations, ponctuées de nombreux gags. L'orchestre tzigane qui suit partout Flannagan en est un bon exemple ainsi que le pauvre petit chien qui se fait sans arrêt punir injustement!

A noter également que l'histoire se passe dans un Paris chic et romantique complètement fantasmé et réinventé par le décorateur Alexandre Trauner dont c'est également le début de la fructueuse collaboration avec Wilder.

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