Comme une image (Agnès Jaoui, 2004)
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Comme une image (Agnès Jaoui, 2004)
Plus étriqué dans le monde qu'il dépeint que "Le Goût des autres" (1999), "Comme une image" ne manque néanmoins pas de qualités. En effet la satire du microcosme intello-gaucho-bobo-parigot se double d'un portrait sensible de Lolita (Marilou BERRY), jeune femme enrobée qui se sent rejetée de ce milieu. Il faut dire que sans l'aval du nom du père, aucune porte ne s'ouvre devant elle, pas même celle des boîtes de nuit qui d'ailleurs jettent également à ses pieds un certain "Sébastien" qui s'avère s'appeler Rachid. Mais qui est-il ce père finalement dont le nom et l'attitude fait instantanément retourner la veste des taxis mal embouchés, des profs de chant débordés, des tâcherons de l'écriture et des vedettes de la TV? Pas grand-chose à vrai dire. Jean-Pierre BACRI est impérial dans le rôle antipathique du type dont les poches débordent de ce type de cadeaux empoisonnés qui font de ceux qui les acceptent ses obligés mais qui en réalité n'a strictement rien à donner de ce dont sa fille aurait le plus besoin: de l'attention, de l'estime, de la considération. L'émancipation par le chant de Lolita est certes une façon (vaine) d'attirer l'attention de son père mais aussi une manière de s'élever au dessus du marigot (intello-gaucho-bobo-parigot) afin d'y voir plus clair. Car bien que très amère de ne susciter l'intérêt que pour son "image" (la carte de visite de son père serait un terme plus exact), Lolita n'est pas toujours lucide et accorde sa confiance à des gens qui n'en valent peut-être pas la peine ou à l'inverse qui s'avèrent plus intègres qu'elle ne le croit. Le petit monde filmé par Agnès JAOUI et scénarisé par le duo a beau donc être rempli de faux-semblants (et parfois de maladresses), il s'avère sonner juste.