Meurtre au soleil (1982) Guy Hamilton
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Meurtre au soleil (1982) Guy Hamilton
Neuf suspects pour une victime
Nombreux sont les spectateurs ayant un petit faible pour les désuètes adaptations des romans d’Agatha Christie, à l'image de ce Meurtre au soleil. La mise en scène du film fut confiée à Guy Hamilton, qui après s’être spécialisé dans la réalisation de quelques James Bond (Goldfinger, Vivre et laisser mourir…) s’est en fin de carrière essayé à ce genre, réalisant également Le miroir se brisa avec non moins Élisabeth Taylor et Rock Hudson, qui se retrouvaient alors 25 ans après Géant de George Stevens. Ici, on retrouve l'immanquable Peter Ustinov ainsi que Jane Birkin ou Maggie Smith, qui faisaient déjà partie de l'équipe de Mort sur le Nil. L'intrigue met en scène des riches notables qui ont tous quelque chose à se reprocher et bien entendu un personnage que tous ont une raison de haïr cordialement.
En l'occurrence une meneuse de revue sur le retour, Arlena , débarque avec son nouveau mari et sa belle fille qui la déteste dans un hôtel tenu par une de ses ancienne collègue désargentée. Comme par hasard on y retrouve aussi son jeune amant accompagné de son épouse, un couple de producteur qui la veulent dans leur nouveau spectacle et un pseudo auteur écrivant sa biographie sulfureuse. Tous ont un alibi en béton quand elle meurt, et comme par hasard toutes leurs justifications se recoupent les unes avec les autres. Ce qui ne fait que pimenter l'intrigue, c'est que le célèbre détective Hercule Poirot est aussi de la partie : une compagnie d'assurance l'a dépêché sur l'île dans laquelle se déroulent les évènements. Qui plus est, il est censé s'emparer d'un bijou volé à l'ancien mari d'Arlena, qui, bien entendu, la soupçonnait.
Et comme de bien entendu, Hercule Poirot ne manquera pas de livrer à cette assistance médusée la solution de l’énigme à la toute fin de ce Meurtre au soleil. C’est très divertissant, Peter Ustinov est comme toujours parfait dans le rôle de Poirot (qui lui colle à la peau), et on se laisse facilement gagner par le suspens. On s'amuse à résoudre ce mystère, ingrédient essentiel à ces bons vieux whodunit, on assiste avec malice aux nombreux rebondissements qui émaillent cette intrigue à peine capilotractée. Et puis il y a ce côté sea, sex and sun, mâtiné de glamour où l'on se surprend à espionner les rich and famous. Sans oublier, pour les amateurs, cette ambiance typique des années 1980, que l'on reconnaît immédiatement des couleurs aux costumes en passant par les coiffures.
Le casting joue pour beaucoup dans le plaisir que l'on ressent à voir Meutre au soleil. Le film compte tout de même parmi ses interprètes Diana Rigg, que les amateurs de Chapeau melon et bottes de cuir reconnaîtront immédiatement, et qui s'est faite plutôt discrète au cinéma. On y retrouve aussi l'immense James Mason, un petit peu en fin de carrière à ce moment, mais aussi l'iconique Maggie Smith, qu'on ne se lasse pas de contempler. C'est d'ailleurs tout aussi le cas de la charmante Jane Birkin, à qui l'on donne à cette époque toujours le même emploi, mais qui s'en aquitte avec grâce et beaucoup de simplicité. les aficionados des adaptations d'Agatha Christie sauront reconnaître Colin Blakely et Denis Quilley, tous deux présents dans Le Crime de l'Orient-Express, tourné près de dix ans auparavant.
Les cinéphiles ne manqueront pas de noter que le scénariste de Meurtre au soleil n'est autre qu'Anthony Shaffer, qui avait travaillé avec Joseph L. Mankiewicz pour Le Limier, mais aussi sur Frenzy, d'Alfred Hitchcock. Cela dit, il faut tout de même bien convenir que tous les ingrédients du film font fortement penser à Mort sur le Nil, des acteurs au scénariste en passant par l’intrigue. Ça sent un peu le réchauffé, et la mis en scène est loin d'être à la hauteur de son prédécesseur. Cette réalisation est digne d’un bon vieux téléfilm, ce fameux casting est certes éclectique et quatre étoiles mais, il faut bien le dire, un petit peu improbable, et l'intrigue suscite l'intérêt du spectateur quand il regarde le film mais il l'oublie aussitôt après l'avoir visionné.