Nausicaä de la vallée du vent (1984) Hayao Miyazaki

Pubblicato 17 lug 2021 Aggiornato 17 lug 2021 Cultura

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Les insectes sont nos amis, il faut les aimer aussi

Vivre en paix et en harmonie avec la nature, le message diffusée par Hayao Miyasaki dans ses films d’animation était déjà présent dans ses premières œuvres, dont fait partie Nausicaä de la vallée du vent. Adapté d'un manga écrit par le réalisateur, le film a mis vingt ans à parvenir sur les écran français, à la faveur d’une alliance avec les studios Disney. Déjà les thèmes de la nature, de la guerre et de l’avenir de l’humanité y sont présents, comme ils le seront à l’avenir, en particulier dans Princesse Mononoke. Le succès du film dans les salles japonaises permettra à Miyasaki et son producteur, Isao Takahata, de créer le studio Ghibli. Quant à la critique, elle s'enthousiasme un peu partout dans le Monde, au fur et à mesure que le film et le réalisateur acquièrent une reconnaissance internationale.

Nausicaä (prononcez « Naochka ») est la princesse de la vallée du vent, une contrée agricole soudainement perturbée par le naufrage d'un gigantesque navire infesté d'insectes. Dans un monde quasi apocalyptique, où la civilisation industrielle a chutée dans une guerre terrible il y a mille ans, la princesse est seule à avoir le pouvoir de comprendre la nature. Les êtres humains qui ont survécu sont en effet menacés par une espèce végétale produisant des spores mortelles et proliférant dans d'énormes forêts. Alors que plusieurs clans vont s’affronter pour la survie de l'humanité, et après s'être échappée de l'emprise des envahissants tolmèques, Nausicaä va tout faire pour essayer de faire comprendre aux humains qu’ils ne peuvent pas vivre sans la forêt toxique qu’ils redoutent tellement.

On le voit tout de suite, le message contenu dans Nausicaä de la vallée du vent est hautement écologique. Même les gros insectes qui polluent la forêt et menacent les être humains ont la faveur de l’héroïne principale. Car Hayao Miyazaki n’est pas du genre à marteler des messages manichéens dans ses films. La complexité du scénario nous montre des êtres humains ni bons ni mauvais, qui doutent, sont cruels, et sont capable de s’entraider aussi bien que de s’entre-déchirer. Le réalisateur voudrait faire une métaphore sur le genre humains qu'il ne saurait mieux s'y prendre. Eux seuls sont responsables de la tragédie qui leur tombe dessus, et les choix qu’ils devront prendre seront décisifs. Notons au passage qu'au milieu des années 1980, peu nombreux étaient celles et ceux qui tenaient ce discours.

C’est en ce sens que Nausicaä de la vallée du vent est, encore plus que les autres œuvres de Hayao Miyazaki, un dessin animé que l'on aurait tendance à plutôt conseiller à des adultes. Bien sûr, la poésie qui se dégage des images, la simplicité du trait et les qualités plastique et technique du long-métrage sauront rassasier les amateurs de mangas, et d'animation en général, quel que soit leur âge. De même les thématiques écologiques et féministes, délicatement insufflées, pourront plaire à toutes et à tous, comme par la suite dans l'ensemble des films de Miyazaki. Par contre, le pessimisme du propos et la complexité du scénario, tout comme la violence qui se dégagent de certaines des scènes, rendent les deux heures de ce film d'animation peut-être un peu trop riche pour les enfants.

Quoique, ils seront envoûtés par la beauté des images qui se dégagent, les moments de tendresse et d’émotion que l'on ressent devant ces tableaux vivants d'une réalité troublante tout en ayant une part touchante de fantaisie. Les nombreux animaux qui peuplent le long-métrage, telles dans les scènes avec l’écureuil ou le renard, ainsi que la musique toujours efficace composée par Joe Hisaishi,. produisent en outre parfaitement leur effet sur l'ensemble des spectateur. On assiste ainsi à un beau film en somme, encore une perle à découvrir, comme tous les autres œuvres d'Hayao Miyazaki. S’attachant dès ses débuts des collaborateurs fidèles comme Hisaishi ou le producteur Yasuyoshi Tokuma, le réalisateur japonais livre avec Nausicaä de la vallée du vent un film riche et puissant, plus sombre que ses futures œuvres.