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Indiscrétions (1940) George Cukor

Indiscrétions (1940) George Cukor

Pubblicato 3 mag 2021 Aggiornato 3 mag 2021 Cultura
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Indiscrétions (1940) George Cukor

Une comédie pétillante et pleine d’allant

Il est clair que George Cukor n’avait pas son pareil pour dépeindre des personnages, en particulier féminins, dans des milieux bien particuliers (la « upper class » américaine dans Femmes , le cinéma dans Une étoile est née, le cabaret dans Les Girls…). Il a d’ailleurs fait tourner les plus grandes actrices de l’époque, de Katharine Hepburn bien sûr à Marilyn Monroe en passant par Ava Gardner, Joan Crawford ou Audrey Hepburn, leur offrant quelquefois leur plus beau rôle. Pour Indiscrétions, il reçut l'Oscar de la meilleure adaptation et James Stewart celui du meilleur acteur. Le film fera l'objet d'un remake en forme de comédie musicale quinze ans plus tard, avec Grace Kelly dans le rôle principal.

Dans un Hollywood où les majors imposaient leur lois sur les auteurs, George Cukor a de plus réussit à imposer sa touche personnelle à des films de commande quand la plupart du temps les réalisateurs étaient considérés comme interchangeables. Le genre où son talent est le mieux exploité reste sans doute la comédie, en l’occurrence dans Indiscretions la comédie de remariage, un exercice qui a connu ses plus grandes heures durant les années 1940. Cette forme de vaudeville où les bons mots fusent lui permit de lancer quelques piques bien senties sur un ton comique qui fait à peu près tout passer.

Les acteurs sont sans doute ici son meilleur atout : Katharine Hepburn est au mieux de sa forme – il suffit de voir avec quelle classe et en même temps quel naturel elle campe cette aristocrate froide et sans scrupule –, Cary Grant joue un rôle de trouble-fête très bien senti et James Stewart se glisse dans la peu d'un intrus excellent. Ils s’amusent sur un scénario quelquefois tissu de fil blanc, mais qui a le mérite de les servir parfaitement. Tandis que les situations rocambolesques et les malentendus d'Indiscretions suivent leur cours, la haute société de Philadelphie est gentiment égratignée.

D'ailleurs les médias sont tout autant ridiculisés dans cet Indiscretions. Des dialogues finement ciselés émaillent une réalisation certes classique mais impeccable et toujours au service des acteurs. Les personnages ont assez de profondeur pour permettre malgré tout une réflexion intéressante sur le statut de la femme à une époque où on leur demandait souvent de servir de faire-valoir auprès de leur mari. C’est finalement souvent sur le ton le plus léger possible (« That’s all entertainment », après tout) qu’on arrive à faire passer les meilleurs messages.

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