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La femme à la fenêtre (2021) Joe Wright

La femme à la fenêtre (2021) Joe Wright

Pubblicato 17 set 2021 Aggiornato 17 set 2021 Cultura
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La femme à la fenêtre (2021) Joe Wright

Mes chers voisins

En 2018, A. J. Finn avait sorti son premier roman, La femme à la fenêtre, dont plusieurs ressorts sont plus ou moins intentionnellement empruntés au film Copycat. Une filiale de la 20th Century Fox acquiert les droits de son adaptation, et demande à Joe Wright de la réaliser. Celui-ci vient de mettre en scène Les heures sombres, pour lequel Gary Oldman avait reçu l’Oscar du meilleur acteur, et qui est recruté pour faire partie du casting. En 2019, The Walt Disney Company, qui a entre temps racheté le studio hollywoodien, décide de repousser la date de sortie du film en mai 2020 ; mal leur en a pris, et au vu des restrictions liées à la pandémie de Covid 19, ils décident de ne le diffuser qu’un an plus tard, sur une plateforme numérique. Les critiques sont loin d’être dithyrambiques, et malgré des actrices et des acteurs de renom, le long-métrage peine à convaincre, ne recevant que de timides échos médiatiques et un bouche à oreille peu favorable.

Au téléphone, Anna parle à sa fille et lui demande de rappeler à son père d’acheter une citrouille pour Thanksgiving. Elle raconte à son psychologue les derniers potins du voisinage, entre les Russell qui viennent d’emménager, le chien qui ne cesse d’aboyer et le groupe de prière. La jeune femme passe son temps à les observer de son appartement, ne parvenant pas à sortir de chez elle. Il considère que le fait qu’elle soit curieuse à propos de son entourage est un bon signe pour sa santé mentale. Elle lui fait croire qu’elle a diminué les quantité d’alcool qu’elle boit pourtant régulièrement afin de pouvoir récupérer une ordonnance pour des antidépresseurs. Elle se plaint à son mari du comportement de ce thérapeute qu’elle soupçonne de vouloir la contrôler et se montre inquiète des contre-indications de son médicament. Un soir, le fils de la voisine vient lui apporter un cadeau et elle se voit contrainte à lui ouvrir la porte. Ils font connaissance et elle comprend assez vite que l’adolescent n’est pas très stable.

Les références ne manquent pas dans La femme à la fenêtre, et le film ne s’en cache pas vraiment. Son titre ainsi qu’une brève image au début , ainsi qu’un extrait de film, évoquent ouvertement le cinéma d’Alfred Hitchcock. D’autres long-métrages sont diffusés à la télévision, le personnage principal ayant tendance à s’endormir devant des œuvres en noir et blanc telles que Les passagers de la nuit ou bien Laura. Malheureusement, cette effusion de clins d’œil, au lieu d’être ludique, plombe le film, qui s’en trouve écrasé. On ne peut s’empêcher de comparer la subtilité et la finesse de tous ces modèles et constater que ce qui nous est proposé n’est clairement pas à la hauteur de ses ambitions. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que toutes ces allusions ne sont pas amenés de façon délicates. Alors certes, on peut porter à son crédit que Joe Wright assume complètement sa cinéphilie, et il ne prétend pas ignorer ses inspirations, mais il ne parvient pas vraiment à leur rendre hommage.

En parlant de raffinement, il faut bien se rendre à l’évidence en admettant que la mise en scène de La femme à la fenêtre en manque totalement. Avec une débauche d’effets soit-disant spectaculaires mais qui tombent complètement à plat, le film avance comme un pachyderme vers une résolution improbable. Les coups de théâtre invraisemblables s’enchaînent les uns aux autres et une avalanche de grand-guignol ne fait que s’amplifier tout du long. On évitera d’évoquer les lacunes insondables du scénario, qui ne construit aucunement ses personnages, se cachant derrière des faux-semblants tellement énormes qu’ils en deviennent ridicules. On pourrait croire à un nanar, mais la façon qu’a Joe Wright de réaliser emprunte tellement à du maniérisme qu’on est consterné d’une telle prétention. Il se veut peut-être le summum du chic, mais ce qui se déroule devant les yeux des spectateurs sonne plutôt comme une coquille vide qui n’en dupera pas beaucoup.

Pourtant sur le papier, le casting de La femme à la fenêtre est alléchant. Il participe à l’établissement d’Amy Adams en tant qu’actrice connue et reconnue, lui donnant la part belle face à des interprètes d’envergure tels que Gary Oldman, Julianne Moore ou bien Jennifer Jason Leigh. Le problème et que toutes et tous sont à contre-emploi, et soit ils surjouent leurs personnages soit ils sont quasiment inexistants. La faute sans doute à une direction d’acteur qui leur laisse le champ libre sans les brider, ce qui peut s’avérer bien dangereux. Quant à l’intrigue, elle est est tellement capillotractée que les trop nombreux rebondissements se retournent contre un scénario très mal construit. On se retrouve avec une valse de pantins qui gesticulent dans un espace confiné et dont les déambulations finissent par lasser. On oubliera au passage les embarrassants arrêts sur images et autre effets de style qui, au lieu d’être élégants, finissent par sonner le glas d’un film affligeant.

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