Stalker (1979) Andrei Tarkovski
Su Panodyssey puoi leggere fino a 30 pubblicazioni al mese senza effettuare il login. Divertiti 29 articles da scoprire questo mese.
Per avere accesso illimitato ai contenuti, accedi o crea un account cliccando qui sotto: è gratis!
Accedi
Stalker (1979) Andrei Tarkovski
Chez Tarko y a tout ce qu’il faut
La maison du grand-père de Andrei Tarkovski a sombré sous les eaux suite à l’écroulement d’un barrage quand il était petit. Revenant sur les lieux du désastre, nul doute que l’incident a eu un grand impact sur le réalisateur, ce dont on peut trouver quelques stigmates dans Stalker. Les images de ces étendues d’eau et de ces stalactites inquiétantes ont peut-être pour origine ce drame fondateur. S’inspirant d’un roman de science-fiction écrit par Arcadi et Boris Strougatski, et qui devait à l’origine être dirigé par Mikhail Kalatozov, Tarkovski n’en retire que le minimum et souhaite respecter la règle des trois unités. Présenté hors compétition au Festival de Cannes, il reçoit le Prix du jury œcuménique, ex aequo avec La constance, du polonais Krzysztof Zanussi.
Le début
Une météorite s’est écrasée il y a fort longtemps, enfin on ne saura jamais en fait, peut-être lié à une explosion nucléaire, laissant place à un territoire inconnu, la Zone, où la réalité est altérée. Aux abords très difficiles, la Zone est gardée par des militaires et l’on promet aux aventuriers qui s’y rendent qu’en son centre peuvent être exaucés leurs rêves les plus intimes. Un écrivain et un professeur vont donc faire appel à un Stalker (un passeur) pour s’y rendre, et vont traverser toute une série d’épreuves avant de pouvoir, qui sait, toucher au but suprême. Ils contournent tout d’abord les postes de gardes et le Stalker demande à ses clients de suivre ses instructions à la lettre, ce qui n’est pas vraiment du goût de l’Écrivain, qui n’est pas convaincu des dangers qui l’attendent.
Analyse
Sept ans après Solaris, Andrei Tarkovski réalise un deuxième film de science-fiction aux accents métaphysiques. Et Stalker est une illustration parfaite de son sujet : le spectateur va devoir passer lui aussi par plusieurs d’états différents avant de pouvoir apprécier le film à sa juste valeur. Tarkovski n’est pas homme à livrer son œuvre clé en main, il faut savoir la « mériter ». Ainsi, ce n’est qu’après des passages souvent abscons, parfois, il faut bien en convenir, franchement ennuyeux, que l’on va entrevoir la possibilité d’une réponse. On tâtonne, on cherche la vérité, si tant est qu’elle existe, ce qui est justement là l’un des points d’achoppement les plus intéressants, puisque cela nous incite à une introspection ardue mais rédemptrice.
Et là est la futilité d’écrire sur un film comme Stalker : ce n’est qu’en étant confronté à ces images apaisantes, à cette lumière, à ces paysages tout droit sortis de l’imaginaire d’Andrei Tarkovski, qu’on arrive à entrevoir une partie de son propos. Métaphoriquement, le film renvoie à une flopée de réflexions, confrontant bien sûr la science et l’art dans le no man’s land de la foi. Et chacun des personnages de se demander quelles sont ses motivations véritables dans cette épopée spirituelle : celui qui pourra entrer dans la chambre exhaussant tous les désirs humains sera celui qui est véritablement pur et sans motivation autre que celle d’élever son âme. D’où l’intérêt de prendre pour protagonistes un écrivain et un professeur, dont on peut supposer qu’ils ont quelques prédispositions en la matière.
Mais justement, un tel être humain, dénué de toute arrière-pensée, existe-t-il ? Et surtout, quelle est cette entité qui a créé la Zone et dans quel but ? Chacun est ramené à ses propres doutes et interroge ses croyances les plus profondes. On le voit, Stalker est une œuvre à multiples entrées et qui servira sans nul doute de base de réflexion à de nombreux autres films, de Matrix à Avalon en passant par eXistenZ, Sans soleil et bien d'autres. La morale, si tant est que ce terme soit le plus pertinent, d’Andrei Tarkovski est diversement suggérée: d’une part, il semble nous faire comprendre qu’il serait déraisonnable de vouloir exaucer tous nos souhaits, d’autre part, il met en avant, comme souvent dans ses films, le pouvoir de la foi, de l’esprit humain et des phénomènes paranormaux.
Lorenzo Soccavo 2 anni fa
Merci ! J'avais beaucoup aimé film et livre. Je me demande souvent comment parvenir à donner corps à des passeurs entre monde physique et mondes fictionnels ? ;-)