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Petits papiers volants - lundi 28 mai 2018

Petits papiers volants - lundi 28 mai 2018

Publié le 27 juil. 2020 Mis à jour le 27 juil. 2020 Culture
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Petits papiers volants - lundi 28 mai 2018

Du lundi 28 mai au vendredi 1er juin 2018 je me suis mis à écrire -l'envie d'écrire sur ce thème m'étant venue au fil de l'écriture - un texte sur le théâtre que j'ai nommé à son issue LES TRETEAUX ROUGES.

Pour le lire en son entier retouché sans le découpage par journée cela se passe ici

 

 

Lundi 28 mai 2018

 

Avec la pointe du pied

Tendu et la cheville

Aux tendons arc-boutés

La jambe effilée

                Soutenant

Chaque élancement

Elle s'élance sur la scène.

 

Une courte pause

                Pour le souffle

La respiration est à soutirer

                Tout au fond

Au fond du corps.

L'élan du cœur

Ensuite avec le sang

Qui court en ses artères

Fluide et rapide

La circulation sanguine

L'irrigue toute entière.

 

Des petites pointes

                Des petits bonds

Avant de relâcher la pression

                Et tout cela afflue

                Reflue

Peu à peu une marée bleue se forme

                Dans un rythme régulier

L'oxygène passe par les poumons

La trachée la gorge la bouche

                Et son nez

Aux narines frémissantes.

L'air s'expulse

                Elle inspire

Et goûte à la vie retrouvée.

La préparation est à son comble

                Les nerfs

Comme tous ses membres

                Sont tendus

Un dernier souffle et l'air

Qu'elle aspire l'exténue

Un instant puis un autre

Puis elle bondit

Comme un animal

Retrouvant sa liberté.

 

La voici qui frémit

Et qui se jette dans le vide créé

                Espace sans lumière

Qu'elle tâte avec ses mains

                Avec ses pieds

Alors elle se façonne

                Un autre univers

Dont elle imagine chaque forme

Creux Fissure Ouverture

Faille Interstice

Et c'est avec tout son corps

                Figé...

- L'immobilité est parfaite -

 

Qu'elle quête

Traque

Surveille

La proie à venir

La voici devenue

                Chasseresse

Et le gibier attendu

Ne va pas tarder

                À apparaître

 

Dans les coulisses

 

Celui-ci encore dissimulé

Des gouttes de sueur

Epousant les contours

De sa poitrine

S'écoulant jusqu'à son nombril

Reste en attente

                Du signal

 

Ce serait une lumière vibrionnant.

 

Le piège est posé

Elle demeure tapie

Dans l'ombre

Elle est sournoise

Comme prête

                À dévorer sa proie.

Et le voici

Il pénètre

Prudemment

Les mains levées

Au-dessus de son crâne...

L'espace assombri

Où ses pas le mènent.

 

Un rond de projecteur

Tourne autour de lui

La lumière blanchie

Semble prête aussi

Comme elle

À le dévorer.

 

D'un mouvement l'autre

Il se retrouve acculé

Contre le mur

Aux pierres rêches

Il est dédoublé

Corps silhouette ombrée

Brutalement projetée

Sur les planches sombres

                De la scène.

 

La limite fixée

Est incertaine

Combien de temps passé

Les minutes

Comme les secondes

Semblent si longues.

 

Aux alentours

Tout se retrouve pétrifié.

 

 

Les corps au fond s'agitent

Ceux-là ajoutés

Sans que l'on sache

Quel moment leur apparition

                Fut réelle.

C'est que la chorégraphie

                Qu'elle a tressée

Par sa toile d'araignée

                Dressée

Nécessitait ces figurants-là

Ils devaient

Être pareils à des spectres

Se trémoussant

Mais sans pudeur.

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