Félicitations ! Ton soutien à bien été envoyé à l’auteur
Ombre et lumière

Ombre et lumière

Publié le 5 mai 2021 Mis à jour le 5 mai 2021 Musique
time 2 min
2
J'adore
0
Solidaire
0
Waouh
thumb 2 commentaires
lecture 158 lectures
2
réactions

Sur Panodyssey, tu peux lire 30 publications par mois sans être connecté. Profite encore de 29 articles à découvrir ce mois-ci.

Pour ne pas être limité, connecte-toi ou créé un compte en cliquant ci-dessous, c’est gratuit ! Se connecter

Ombre et lumière

Princess Erika, Trop de blabla (Erika Dobong’na), Polydor, 1988.

Princess Erika, Trop de blabla

 

État de grâce

 

Princess Erika est surtout connue pour deux morceaux éloignés dans le temps, qui se sont classés dans le Top 50 et ont inondé les radios : Trop de bla bla en 1988 et Faut que j’travaille en 1995.

 

C’est à Londres qu’elle part enregistrer Trop de blabla. Je connaissais la chanson mais n’ai retrouvé le 45 tours que très récemment. En le réécoutant, j’ai été surpris par sa rythmique reggae et ses paroles très marquées rastafari. Entre le souvenir et la vérité il y a parfois plus d’un pas.

 

« Car Jah est grand, Rastafari

L’amour est sa puissance »

 

Ce n’est quand même pas tous les jours qu’on peut entendre de tels propos en français et dans des chansons grand public. C’était le tout début d’un état de grâce pour le reggae en France, dans la première moitié des années 90. On pouvait alors entendre à la radio, et parfois même voir à la télé Tonton David, Pierpoljack, Reglyss (Mets de l’huile), Roco (Rub a dub style) et Raggasonic.

 

Recyclage

 

En 2004, Princess Erika a cédé les droits de sa chanson à MMA. « Trop de bla bla » est devenu « zéro bla bla », immense contresens, le beat reggae s’est largement atténué. La chanson, paradoxalement, est entrée dans la lumière du 21ème siècle en même temps qu’elle a disparu dans des méandres obscurs d’une mémoire collective amnésique, saturée de gimmicks, un grand ventre blanc et mou capable de tout avaler, tout digérer, à tel point qu’il est devenu difficile de faire le lien entre deux éléments qui n’en formaient qu’un au départ.

 

On sait que la publicité, en particulier pour les assurances, recycle des images et des sons évoquant le bon vieux temps, qui rassure, où tout était plus doux : la Maaf et les chorégraphies inspirées de Palace (une vielle émission télé par laquelle sont passés Jean Carmet ou Valérie Lemercier), la Matmut et le duo Chevallier et Laspalès, la CNP et la valse de Chostakovitch.

 

Vers un revenu universel

 

Peu à peu pourtant, le matraquage finit par prendre le dessus et relègue l’image ou le son d’origine aux oubliettes. Espérons simplement que Princess Erika s’en est mis plein les poches au passage, histoire d’assurer ses vieux jours :

 

« Faut que j’travaille

Et me la couler douce

C’est ce que j’aime bien faire »

 

Beau programme en perspective, hymne à l’oisiveté créatrice et au revenu universel. Vive le droit d’auteur.

Trop de bla bla est en écoute ici.

Faut qu'j'travaille est ici.

Princess Erika, Trop de bla bla

 

lecture 158 lectures
thumb 2 commentaires
2
réactions

Commentaires (2)

avatar

Benjamin Mimouni il y a 2 ans

Bien vu le rapprochement. On reconnait ton attention minutieuse aux mots.
avatar

Bernard Ducosson il y a 2 ans

La marée noire de cette Erika là, laissera quand même un beau souvenir à ceux qui ont connu les deux. Cette touche-à-tout poursuit son chemin, c'est tout le mal qu'on pouvait lui souhaiter.

Tu peux soutenir les auteurs indépendants qui te tiennent à coeur en leur faisant un don

Prolonger le voyage dans l'univers Musique
Il s’appelle Ziggy
Il s’appelle Ziggy

    Pas question de l’avatar de David Bowie ici, mais d’Un gar&ccedi...

Benjamin Mimouni
2 min
Zaho au Zénith
Zaho au Zénith

En 10 mois, son ascension a été fulgurante, mais elle ne semble pas avoir changé pour autant. ...

Agathe Soreau
2 min

donate Tu peux soutenir les auteurs qui te tiennent à coeur