Félicitations ! Ton soutien à bien été envoyé à l’auteur
Si rien ne bouge

Si rien ne bouge

Publié le 24 nov. 2020 Mis à jour le 24 nov. 2020 Musique
time 3 min
1
J'adore
0
Solidaire
0
Waouh
thumb 0 commentaire
lecture 312 lectures
1
réaction

Sur Panodyssey, tu peux lire 30 publications par mois sans être connecté. Profite encore de 28 articles à découvrir ce mois-ci.

Pour ne pas être limité, connecte-toi ou créé un compte en cliquant ci-dessous, c’est gratuit ! Se connecter

Si rien ne bouge

Nathalie Lhermitte, Jérôme (Vline Buggy/Julien Lepers), Carrère, 1983

 

 

Nathalie Lhermitte, Tu es tout ce que j'aime, Jérôme

Exploration linguistique

 

Cette chanson, qui parle de ce qu’il y a de pernicieux dans le progrès (je n’irais pas jusqu’à dire qu’elle dénonce tant elle reste au stade superficiel), est plus à rapprocher de La Montagne de Jean Ferrat que de La Complainte du progrès de Boris Vian. Chez Vian, le progrès est prétexte à l’invention stylistique :

 

« cire-godasses, repasse-limaces, armoire à cuillères, aérateur, pistolet à gaufres, tabouret à glace et canon à patates »

 

La fantaisie de Boris Vian explore le champ des possibles.

 

Choisir, c’est renoncer

 

Jean Ferrat et Nathalie Lhermitte (rien à voir avec le comédien au passage) sont plutôt versés dans les sentiments, la mélancolie et la méditation. La ville est opposée à la campagne, la vitesse à la lenteur, et les troubles de tout sorte à la paix de l’esprit. Ce que nous avons gagné d’un côté, nous l’avons évidemment perdu de l’autre, et nous voilà malheureux comme les pierres avec nos appareils ménagers sans âme, comme déshumanisés par ricochet :

 

« Depuis longtemps ils en rêvaient

De la ville et de ses secrets

Du formica et du ciné

Leur vie… Ils seront flics ou fonctionnaires

De quoi attendre sans s’en faire

Que l’heure de la retraite sonne

Il faut savoir ce que l’on aime

Et rentrer dans son HLM

Manger du poulet aux hormones »

 

Le goût de la nature et de l’essentiel s’est perdu. Chez Nathalie Lhermitte, cela donne :

 

« Qu’as-tu fait Jérôme des peupliers

Que tu as plantés sur la colline

Les gens de la ville les ont coupés

Pour y installer un camping »

 

Ah ces gens de la ville ! Ils ne peuvent pas s’empêcher de tout bousiller et de voler les paniers des enfants (La Pêche aux moules). Ils étaient déjà promoteurs de parkings chez Dutronc en 1972 (Le Petit jardin), et de lotissements chez Nino Ferrer en 1971 (La Maison près de la forêt), constructeurs d’autoroutes ou du Domaine des Dieux.

 

« Qu’as-tu fait Jérôme de ta jument grise

J’aperçois un break rangé sous ta remise

Mais tu n’as plus Jérôme l’armoire du grand-père

À sa place tu as un frigidaire »

 

Autant pour l’authenticité.

 

Idoles tactiles

 

La voiture a donc remplacé le cheval et le frigo l’armoire ancestrale. Tout fout le camp mon pauvre ami. Que choisir entre confort et souvenirs ? L’un implique-t-il forcément de renoncer à l’autre d’ailleurs, quand je peux télécharger en quelques secondes une appli « bien être » ?. 5G ou vie d’Amish ? Le grand capital a tranché pour nous. Il n’empêche que la montagne est belle.

 

« Le progrès nous rendra tous idiots

Tu ne prends plus Jérôme le temps d’être heureux »

 

Les paroles, si cucul soient-elles, ont au moins le mérite de nous inviter à réfléchir.

 

« Il faut savoir ce que l’on aime ».

 

Crédits

 

Vline Buggy. Sous ce nom étrange se cachent deux sœurs, Évelyne et Liliane Konyn, qui ont beaucoup écrit pour Claude François, Johnny et Hugues Aufray.

La musique, qui fait un peu penser à Nino Ferrer parfois ( la mélodie au piano rappelle le pont du Sud) est quant à elle signée Julien Lepers, qui a composé notamment pour Herbert Léonard.

Pour écouter la face, Tu es tout ce que j'aime, c'est ici

lecture 312 lectures
thumb 0 commentaire
1
réaction

Commentaire (0)

Tu aimes les publications Panodyssey ?
Soutiens leurs auteurs indépendants !

Prolonger le voyage dans l'univers Musique
Requiem
Requiem

Un mot d'un dictionnaire, ma définition, vôtre sourire, ma joie.Parmi les textes chantés...

Bernard Ducosson
1 min
Chorégies
Chorégies

Un mot d'un dictionnaire, ma définition, votre sourire, ma joie. En deux mots "des formation...

Bernard Ducosson
1 min
Au secours
Au secours

Au secours je souffreJe suis au bord du gouffreJe sais très bien que j'ai le choixJ'ai bien voulu &...

Rovin-K
1 min
J'suis pas d'ici
J'suis pas d'ici

Qu’est-ce que j’fais là Qu’est-ce que j’bricole Qu’est-ce que j’y p...

Raphaëlle Vaillant
3 min

donate Tu peux soutenir les auteurs qui te tiennent à coeur

promo

Télécharge l'application mobile Panodyssey