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Bricol(l)age

Bricol(l)age

Publié le 10 nov. 2020 Mis à jour le 14 nov. 2020 Musique
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Bricol(l)age

 

 

Buzy, Dyslexique (Buzy-Lucas Martinez), Arabella, 1981.

Buzy, Dyslexique

 

 

 

Cent mille milliards de visages

 

Buzy est dans sa chambre d’ado à faire des rêves et des collages étranges. Il y a sur les murs des posters de stars de cinéma rétro : Marilyn, James Dean, Bogart. Mais ce qu’elle voit ne lui plait pas alors elle attrape ses ciseaux pour rectifier le tir.

Elle prend la bouche de l’un pour la coller sous le nez de l’autre, un peu comme dans ces livres animés pour les enfants représentant des visages coupés en trois parties, dont on peut choisir de changer les yeux, le nez ou la bouche, version picturale des cent mille milliards de poèmes de Raymond Queneau :

 

« Et Marilyn s’endort avec le nez de Bogart

James Dean a le sourire de Marilyn »

 

Agir ainsi sur les choses en les manipulant est certainement un bon moyen de les comprendre.

 

 

Frankenstein

 

Cela ressemble un peu à la description de la femme parfaite selon Pascal Eusèbe Désiré Latour (Pascal Légitimus) dans Les Trois frères :

 

« Les jambes de Cindy Crawford, les hanches de Kim Basinger, les seins de Demi Moore, les lèvres de Michelle Pfeiffer, les yeux de Sharon Stone ».

 

Le montage est un outil surréaliste qui peut parfois être flippant : la femme n’est ici qu’un simple objet démontable et remontable à l’envi, comme un meuble modulable du géant suédois (habile périphrase qui permet d’éviter de citer le nom d'Ikea) ou une construction en légo, ce qui est très discutable sur le plan éthique.

C’est un peu le docteur Frankenstein, un peu Edward aux mains d’argent, un peu l’art du bonzaï, un moyen comme un autre de corriger la réalité en la maltraitant. Le démiurge façonne le monde à son image en soufflant sur de la glaise.

 

Lexydisque

 

Là où la chanson est vraiment réussie, c’est dans la confusion qu’elle parvient à créer entre le rêve et la réalité. La chanteuse s’endort entourée de ses collages et puis :

 

« Moi j’me réveille avec la tête à l’envers

J’fais tout de travers

J’suis dyslexique, lexydisque ».

 

Même le mélange est mélangé dans ce shaker infernal que peut être l’esprit humain.

 

Les nouveaux visages sont renommés :

 

« J’me suis même amusée à les rebaptiser

Sur étiquette brillante je leur ai inventé

Des noms à mon idée »

 

On peut juste regretter que Buzy ne soit pas allée plus loin dans la distorsion en composant des personnages tels que « Maridean », sa dyslexie ne restant finalement qu’à l’état d’ébauche.

 

Tout geste artistique, en ce qu’il est moyen de transfigurer le monde est, à mon sens, digne d’intérêt.

Pour écouter la chanson, c'est ici.

Buzy, Dyslexique

 

 

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