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 « Vous êtes sur répondeur automatique et vous avez 30 secondes pour vous pendre »

 « Vous êtes sur répondeur automatique et vous avez 30 secondes pour vous pendre »

Publié le 27 juil. 2020 Mis à jour le 27 juil. 2020 Musique
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 « Vous êtes sur répondeur automatique et vous avez 30 secondes pour vous pendre »

Caroline Grimm, La Vie sans toi (Michèle Enouf/Brigitte Terrasse), Vigathe/Avrep, 1985.

Caroline Grimm, La Vie sans toi

Son vrai nom est Caroline Grimaldi, elle est la fille de l’actrice Sophie Grimaldi. Sa chanson s’inscrit dans une tradition chère à Gainsbourg : filet de voix peu assuré, murmures entrecoupés de grandes respirations, le texte est parlé plutôt que chanté. L’ensemble pare ce morceau d’une belle aura.

 

Récitant un texte signé Michèle Enouf, Caroline Grimm s’adresse à son ex pour lui dire que la vie est plus dure sans lui :

 

« C’est pas marrant tu sais la vie sans toi

C’est pas marrant tu sais la vie chez moi ».

 

On comprend qu’il l’a quittée pour une autre :

 

« Quelqu’un t’a plu et va savoir pourquoi

Tu as gommé deux ans de toi et moi ».

 

La syntaxe n’est pas toujours des mieux foutues, c’est vrai, mais là n’est pas la question. Il a fallu reprendre sa vie en main, accepter la mort du couple et faire le tri dans sa vie est ses amis :

 

« Je ne revois plus les gens de toi et moi

Nouveaux amis et c’est bien mieux comme ça ».

 

Trouver de nouveaux endroits où aller, neutres et sans histoires :

 

« Quelqu’un t’as vu dans un endroit à toi

Où je ne vais plus de peur que tu y sois ».

 

Au bout du compte, elle ne semble pas si malheureuse :

 

« C’est pas tellement tu sais que ça va pas

Y a même des jours où c’est plutôt sympa »

 

Elle a même retrouvé quelqu’un, rien de sérieux :

 

« J’ai un copain tu sais qui vient qui va

Pas installé vraiment chacun chez soi ».

 

La chanson n’est que le bilan d’une séparation brutale et incomprise, inacceptée, rien de bien original, mais la vraie prouesse se trouve ailleurs, dans l’interprétation à fleur de peau, déjà, investie jusqu’au bord des larmes, et surtout dans la production du morceau. Bravo au génial Bernard Estardy.

 

Au hasard des couplets, on peut entendre une voix de répondeur automatique expliquant que :

 

« Le numéro que vous demandez n’est plus attribué ».

 

La chanson change alors de dimension, et on comprend que rien ne va. La femme qui parle cherche désespérément à garder le contact avec quelqu’un qui ne veut plus entendre parler d’elle. Elle lui laisse sans arrêt des messages alors qu’il a changé de numéro, coupant le dernier fil qui les reliait encore l’un à l’autre. Il est parti pour de bon, la laissant seule, essayant de se persuader que tout ne va pas si mal. Et pourtant si : tout va si mal, et même pire.

Pour écouter la chanson, c'est ici.

 

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