La Mule
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La Mule
Titre original : The Mule
Année : 2018
Réalisateur : Clint Eastwood
Pays : États-Unis
Casting : Clint Eastwood, Bradley Cooper, Laurence Fishburne, Michael Pena, Dianne West, Andy Garcia, Clifton Collins Jr., Alison Eastwood, Jill Flint, Richard Herd
Résumé : À plus de 80 ans, Earl Stone est aux abois. Il est non seulement fauché et seul, mais son entreprise risque d’être saisie. Il accepte alors un boulot de chauffeur. Mais en réalité, sans le savoir, il s’est engagé à être passeur de drogue pour un cartel mexicain. (source : Senscritique.com)
Avis vite dit : Clint Eastwood n'en finit plus de sortir film sur film, si bien que j'ai un peu perdu le fil et que je les vois (quand je les vois) avec un certain retard. Celui-ci j'ai voulu le rattraper, parce qu'il y cumule la fonction de réalisateur et de premier rôle à l'écran. Il est devant et derrière la caméra, on a donc droit à deux fois plus d'Eastwood pour le coup. Le bonhomme a vieilli, maigri. Il s'est un peu ratatiné, et on peine à retrouver en lui le dur à cuire aux muscles saillants façon "Le Maître de Guerre". À la place on a un papy un peu titubant, affaibli. Fragile pour tout dire. Jamais je n'aurais pensé accoler cet adjectif au nom de Clint Eastwood. Ça m'a fait un petit choc de le voir comme ça. En même temps ça lui permet d'explorer d'autres facettes de son jeu, d'incarner d'autres types de personnages. Pour ce qui est de La Mule, Eastwood reprend sa recette désormais presque systématique : il pêche dans les faits divers ou l'actualité une histoire, un personnage hors du commun, et il en raconte l'histoire sur grand écran. Quitte à romancer, quitte à extrapoler, quitte à trahir un peu la réalité. Le film fonctionne plutôt bien, le récit, loin d'être trépidant reste intéressant, on sent régulièrement et par petites touches, çà et là, qu'on est dans le monde réel, qu'on entrevoit la vie telle qu'elle est, le monde tel qu'il est, dehors, à l'extérieur des salles de cinéma. On perçoit la faille de chaque personnage, ou plutôt leurs très humaines imperfections. Il n'y a pas vraiment de méchant ou de gentil fondamental. Il y a les bonnes intentions, les mauvais choix, les tentations et les bonnes ou mauvaises excuses (c'est à vous de choisir pour ces dernières). Il y a les incompréhensions entre hommes et femmes, entre père et enfants, il y a la morale que chacun voit à sa porte et les difficultés à se mettre à la place des autres. Il y a tout cela dans ce film, mais sans pour autant en faire tout un plat. C'est traité en douceur, lentement, avec la juste dose de gravité et de légèreté. Le film n'est de ce fait pas du genre à verser dans le démonstratif à outrance, ce qui peut expliquer qu'on n'en garde pas un souvenir aussi fort que d'autres du même genre (je pense au pas si vieux Gran Torino d'Eastwood pour rester dans des choses comparables). Mais le film possède de belles qualités et signe à mon sens la nouvelle (et dernière ?) orientation du jeu d'acteur du grand Clint, la fragilité. Un film à voir.
Tous mes avis vite dits ont été initialement publiés sur mon blog : www.moleskine-et-moi.com