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« Je suis une calamité »

« Je suis une calamité »

Published Jul 4, 2020 Updated Feb 5, 2023 Music
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« Je suis une calamité »

Les Calamités, Vélomoteur (Repolt-Petit-Augier), Acide Productions, 1987.

 

Les Calamités, Vélomoteur

En 1984, elles étaient trois calamités : Caroline Augier, Isabelle Petit et Odile Repolt, vivant quelque part en Côte d’Or, et ont décidé de monter un groupe de rock. Elles ont alors sorti un album, À bride abattue, et deux singles, Pas la peine et Toutes les nuits. En quelques morceaux, elles trouvent et imposent une signature sonore incomparable, mêlant énergie punk (les chansons sont très courtes), refrains pop (des chœurs, des chœurs) et sonorités rock (guitares électriques, accords plaqués).

 

Mais peu désireuses de rentrer dans le rang des pros de la musique, elles se sont arrêtées, plantant leur carrière pour s’en retourner à leurs oignons, amours, études, etc. Elles avaient su dès ce coup d’essai marquer les esprits, imprimant leur sillon, et s’entourant déjà des pointures de la scène rock du moment, notamment Dominique Laboubée des Dogs, déjà croisé ici

Quelques années plus tard, c’est Daniel Chenevez, moitié masculine du groupe Niagara, qui vient les chercher pour produire un nouveau titre, Vélomoteur, qui sera leur plus gros tube, se classant dans le Top 50 au moment de sa sortie en 1987. Les Calamités ne sont plus que deux à jouer et chanter, mais l’esprit d’origine est bien présent sur cette chanson écrite par les trois membres d’origine.

 

Vélomoteur raconte une histoire d’amour et une ballade en voiture qui vire à la course-poursuite :

 

« Tu vas bien trop vite mon chéri

On risque d’avoir des ennuis

C’est sûrement ce que pensent aussi

Les deux motards qui nous poursuivent »

 

Finalement, la fille qui parle dans le chanson préfère finir la route, non pas à pieds mais en vélomoteur, comme indiqué dans le titre, en solo donc :

 

« Je préfère les vélomoteurs »

 

Outre Daniel Chenevez à la production, les Calamités ont aussi bénéficié du savoir-faire de Dominique Blanc-Francard au mixage et du concours des photographes Pierre et Gilles pour la pochette. On reconnaît très bien leur style sur la photo : les couleurs, la lumière, la pose figée, les visages faits de cire, les chemises vichy rouge et bleue, le fond flou. Ils travaillaient beaucoup avec les chanteurs et chanteuses alors, réinterprétant les symboles religieux pour les intégrer à la variété. Les clichés de Lio sont peut-être les plus célèbres.

 

En face B, les Calamités semblent se réapproprier un discours macho et vulgaire avec le titre : J’en ferais bien mon quatre heures, mais elles sont en réalité bien plus subtiles et jouent à fond la carte de l’allusion scabreuse et du double-sens. En fin de compte, ce dont elles feraient bien leur quatre heures est une pâtisserie, et l’expression reprend son sens premier, aucun compromis n’est fait, même si elles laissent croire le contraire. Sous des airs faussement fleur bleue, elles gardent un féminisme farouchement chevillé au corps.

 

Moins connue que Vélomoteur (Les Nuls ne l’ont pas parodiée celle-là), J’en ferais bien mon quatre heures est une chanson qui mérite quand même d’être écoutée, et ça prend moins de deux minutes, montre en main.

.On peut entendre Vélomoteur ici, sur bide et musique.

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