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Ce soir on sort, on oublie nos galères

Ce soir on sort, on oublie nos galères

Published Sep 21, 2022 Updated Nov 3, 2022 Music
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Ce soir on sort, on oublie nos galères

 Bibi Flash

 

Bibi Flash, Histoire d’1 soir (Bye bye les galères) (Philippe Renaux), Carrere, 1983.

 

On l'écoute ici.

 

Dans la fabrique d’un morceau culte

 

Alors là attention, grosse, grosse chanson, qui avait tout pour devenir un tube : une rythmique funk impeccable, un refrain capable de parler à toute une génération, une voix posée de façon désinvolte, une production parfaite, des chœurs placés au bon endroit… Tout ! Peut-être même trop. Ça n’est pourtant pas devenu un tube, mais juste un cran au-dessus, c’est devenu culte. Encore mieux.

 

La preuve : pendant longtemps le disque a été introuvable, se négociant à prix d’or sur les sites spécialisés ou dans les conventions, licorne de collectionneur, apparaissant ici ou là sur quelques compilations des hits des années 80. Et puis en 2021, à la faveur d’un remix signé Blutch (le DJ, rien à voir avec le père du Petit Christian), réédition d’un beau maxi tout neuf. Certains puristes vous diront que ça n’a pas la saveur de l’original, je trouve que ça y ressemble bien.

 

 

Double-sens

 

Contrairement à ce que laisse envisager le titre, il ne s’agit pas d’une histoire d’un soir, on sort on se pécho (à la Samedi soir sur la terre) mais du récit d’une soirée : les copains se retrouvent, il y a Edgar, Christelle, Julien, Philippe, Jacques et Brigitte (Gasté, celle qui se cache derrière le pseudo Bibi Flash). On mange chez l’un avant de sortir écumer la ville (Concorde, Champs-Élysées, les Halles) et ses clubs (le Privé, le Pub Anglais). Dans la voiture on écoute Blondie ou Gotainer sur des cassettes. Le but : se lâcher :

 

« Ce soir on sort, on oublie nos galères

Ce soir on sort, et on oublie tout

Ce soir la vie n’est plus un enfer

Ça flashe partout

Ce soir on sort, on oublie nos galères

Ce sort on sort, on n’oublie pas tout

On va oublier tout, oublier tout, tout oublier

Oublier »

 

Refrain de fou, qui laisse poindre une inquiétude derrière le rythme effréné de la jeunesse, comme un vertige, une sensation d’écartèlement entre le lâcher-prise et la réalité en filigrane.

 

« Ce soir la vie n’est plus un enfer »

 

Parce que d’habitude, c’est le cas…

 

 

Les raisons d’un rendez-vous manqué

 

Dans une note manuscrite jointe à la réédition maxi, Bibi Flash remercie les radios libres d’avoir programmé et défendu le morceau (« qui m’ont permis d’exister » dira-t-elle) contre les médias de l’époque qui l’ont souvent censuré à cause du dernier couplet.

 

Gare à la descente

 

« Appelle Tina, dis-lui que Philippe

N’a rien pour elle, et désolée

Et que peut-être vers les cinq heures

il voit un mec au Pub Anglais

Histoire d’un soir, c’était hier

on s’est plantés, oublie l’affaire

C’est la descente, bonjour la pente

Tu vas tout droit, valium badoit »

 

Ça me fait penser à la vodka-merurochrome de Thiéfaine.

 

Enfin, à croire que les censeurs n’écoutent pas que le refrain, pour aller comme ça s’alarmer des quelques détails cachés dans le fin fond du dernier couplet. On pourra saluer leur assiduité et leur travail de précision.

 

Pas de regret, ce morceau, c’est juste une tuerie. Essayez de le passer dans une soirée, n’importe laquelle, vous serez surpris de l’effet.

 

PS (3/11/22) : depuis cette publication, je me suis aperçu que le morceau servait de bande son à la dernière campagne de pub H&M. J'ai l'impression d'être au cœur de la hype.

 

 

 

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Stéphane Hoegel 1 year ago

Je ne connaissais pas, merci pour la découverte !

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