Congratulations! Your support has been successfully sent to the author
Aujourd’hui plus qu’hier

Aujourd’hui plus qu’hier

Published Mar 8, 2023 Updated Mar 8, 2023 Music
time 3 min
3
Love
0
Solidarity
0
Wow
thumb 2 comments
lecture 68 readss
4
reactions

On Panodyssey, you can read up to 30 publications per month without being logged in. Enjoy29 articles to discover this month.

To gain unlimited access, log in or create an account by clicking below. It's free! Log in

Aujourd’hui plus qu’hier

 

Kent, Partout c'est la merde

 

 

Kent, Partout c’est la merde (Kent Cockenstock), CBS, 1983.

Morceau à retrouver ici.

 

 

Retourne d’où tu viens

Starshooter

Starshooter

Hervé Despesse a choisi le pseudonyme de Kent Cockenstock pour faire carrière. Cela a sûrement à voir avec le reporter à la houppette et au petit chien, la suite nous expliquera pourquoi.

 

Il se fait d’abord remarquer en tant que chanteur de Starshooter ("un groupe efficace et dynamique dans une société saine"), groupe de punk-rock lyonnais (1977-1982) à qui l’on doit, entre autres choses, une reprise énergique du Poinçonneur des Lilas, une chanson intitulée Betsy Party (qui sera reprise plus tard par les Bérurier Noir) ou encore Get Baque, morceau épitaphe qui veut enterrer la vieille pop à papa :

 

« On veut plus de Beatles et de leur musique de merde

Bonne à faire danser les minets

Les radios nous bassinent pour assurer leurs salaires

J’en ai rien à foutre qu’ils crèvent

 

Get Baque »

 

En parallèle, il dessine : illustration des pochettes des disques du groupe et bandes dessinées, d’où le pseudo, tu me suis ?

 

J'en avais déjà parlé ici.

Starshooter

 

Starshooter se sépare en 1982. Les groupes punk ne sont de toute façon pas faits pour traîner en longueur. Couplet, refrain, couplet, refrain, pas de pont, pas de solo. Vite fait bien fait. Par la suite Kent se lance dans une double carrière : chanteur et dessinateur BD chez les Humanoïdes associés.

 

 

Sous les sunlight des tropiques

 

En 1982, il sort un premier album, dont est tiré le single Partout c’est la merde. Sur une rythmique reggae, le morceau se présente comme l’exact négatif d’Emmenez-moi, la chanson d’Aznavour, dans laquelle un pauvre homme voyait arriver tous les jours les bateaux sur le port, rêvant de s’enfuir au bout du monde, sur les îles enchanteresses et ensoleillées, d’où le fameux refrain :

 

« Il me semble que la misère

Serait moins pénible au soleil »

 

Chez Kent, le personnage vit dans les îles et rêve de la métropole.

 

Premier couplet, Jérémie vit dans une sorte de bidonville :

 

« Sa maison est en bois derrière l’aérogare

Tôle ondulée sur le toit, vue sur le dépotoir »

 

C’est l’envers de la carte postale.

 

Deuxième couplet, il rêve de s’en aller :

 

« Ici il broie du noir, l’a pas beaucoup d’argent

Il paraît que c’est mieux là-bas, y a du pognon »

 

Il paraît, il paraît.

 

Dernier couplet, c’est la désillusion :

 

« Jérémie maintenant habite vers Saint-Lazare

Il n’a pas plus d’argent mais travaille plus tard

Et plein d’emmerdements et tout un tas d’histoires car

Beaucoup de gens voient rouge ici quand on est noir »

 

Et cette fois ce n’est plus Emmenez-moi mais Lilly de Pierre Perret.

 

Les paroles :

Kent, Partout c'est la merde

 

 

Parabole

 

Pendant que Tchouang Tseu rêve qu’il est un papillon, il n’est pas exclu que le papillon rêve qu’il est Tchouang Tseu. Demande à Cidrolin (si tu ne sais pas qui est Cidrolin, va voir du côté de Raymond Queneau).

 

L’autre bout du monde n’est pas le même selon que l’on se tient gare Saint-Lazare ou à Saint-Denis de La Réunion, mais dans tous les cas, la conclusion est sans appel :

 

Partout c’est la merde.

 

Reconnaissance

 

Dans les années 90, Kent connaît le succès auprès du grand public par l’intermédiaire de la chanteuse Enzo Enzo, dont il soigne les paroles, en particulier la chanson Juste quelqu’un de bien, chanson de l’année aux victoires de la musique 1994. Certains puristes crieront au scandale, à la prostitution, comme à chaque fois qu’une personnalité issue de l’underground accède à la lumière. Mais peut-on en vouloir à ces artistes de rencontrer une plus large audience, et le pognon qui peut aller avec, lorsqu’ils produisent des choses dites plus commerciales ?

 

Et puis le pessimisme absolu de ce titre me parle :

 

Partout c’est la merde.

 

Aujourd’hui plus qu’hier, et bien moins que demain !

 

lecture 68 readings
thumb 2 comments
4
reactions

Commentss (2)

avatar

Stéphane Hoegel 1 year ago

Je ne savais pas du tout qu'il avait eu une carrière de dessinateur BD ! J'en apprends tous les jours grâce à toi Benjamin, merci.

Kent, je l'ai longtemps confondu avec Ken (Grégory Ken, le gars de Chagrin d'Amour, pas le boyfriend de Barbie)(Barbie la poupée, pas Klaus).

Grégory Ken aussi ferait un client sympa pour un de tes articles je pense... ;-)

You can support your favorite independent writers by donating to them

Prolong your journey in this universe Music
Il s’appelle Ziggy
Il s’appelle Ziggy

    Pas question de l’avatar de David Bowie ici, mais d’Un gar&ccedi...

Benjamin Mimouni
2 min

donate You can support your favorite writers