« Vivre vite, mourir jeune »
On Panodyssey, you can read up to 10 publications per month without being logged in. Enjoy9 articles to discover this month.
To gain unlimited access, log in or create an account by clicking below. It's free!
Log in
« Vivre vite, mourir jeune »
Michel Chevalier, James Dean, Bruce Lee (A. Lexter, R. Vincent, Ch. Level, G. Aber), Aber Disc’, 1975.
Bruyant, c’est surtout ainsi que l’on peut qualifier ce morceau. Et en même temps, ils se sont mis à quatre pour l’écrire, comment aurait-il pu en être autrement si chacun a voulu imposer une direction musicale et qu’aucun n’a su s’imposer ?
Pourtant cela commençait vraiment bien, avec une belle guitare en intro, que l’on retrouve aussi sur les ponts, mais trop de choses ont été ajoutées. Il faut que Michel Chevalier crie très fort pour se faire entendre dans ce brouhaha. Ce qu’il fait, aucun problème.
Les paroles rapprochent deux figures mythiques du cinéma, deux destins tragiques arrêtés en pleine gloire (James Dean à 24 ans et Bruce Lee à 32 ans), ayant appliqué à la lettre le précepte de Willard Motley : « vivre vite, mourir jeune et faire un beau cadavre ».
« C’est la fureur de vivre
C’est la fureur du dragon
James Dean, Bruce Lee »
Ce n’était pas mal trouvé d’utiliser la ressemblance des titres de leurs films... Si le mot fureur n’était pas répété, cela aurait fait un très jolie zeugma (figure de stylistique qui consiste à atteler deux attributs, l’un concret, l’autre abstrait, à un même élément : « Après avoir sauté sa belle-sœur et le repas de midi » Pierre Desproges), fureur de vivre, de vaincre, et du dragon... mais ça aussi, les paroliers sont passés à côté.
Autre similitude : ces deux icônes ont pour particularité d’avoir des patronymes qui sont aussi des prénoms : Lee et Dean.
Pour le reste, c’est un peu le bazar, les vers ne sont pas vraiment réguliers, ne riment pas toujours, difficile de trouver quelque chose qui ressemble à un refrain. L’énergie de départ, cette fureur qui sourd dans l’intro à la guitare et la première strophe se dissipe assez vite dans un marasme sans queue ni tête. C’est bien dommage, mais on ne va pas se priver d’une chanson aussi hautement improbable pour si peu. Quand on ne sait pas chiffrer la valeur d’un objet qui nous est cher, on le qualifie d’inestimable, je propose d’en faire autant pour ce titre.
Bonus :
Un bon point à celui qui repère la très belle faute d’orthographe dans ce texte qui se trouve au dos du 45 tours.
Morceau en écoute ici