Félicitations ! Ton soutien à bien été envoyé à l’auteur
Le rayon vert

Le rayon vert

Publié le 6 déc. 2021 Mis à jour le 10 déc. 2021 Musique
time 3 min
2
J'adore
0
Solidaire
0
Waouh
thumb 1 commentaire
lecture 215 lectures
2
réactions

Sur Panodyssey, tu peux lire 10 publications par mois sans être connecté. Profite encore de 9 articles à découvrir ce mois-ci.

Pour ne pas être limité, connecte-toi ou créé un compte en cliquant ci-dessous, c’est gratuit ! Se connecter

Le rayon vert

Le temps des métamorphoses (10)

Parfois, lorsque les conditions sont propices, que le temps est clair et l'horizon bien dégagé sur la mer, le dernier rayon du soleil, juste avant qu'il ne disparaisse, est vert. Ce n'est qu'un phénomène optique naturel, mais il a ceci de particulier qu’il est fugace et parfaitement imprévisible. C'est comme un arc-en-ciel, mais beaucoup plus rare. Peu de gens peuvent se vanter d'avoir vu le rayon vert.

Dans la savane ou dans le zoo

On rencontre parfois dans l'histoire de l'art de tels moments magiques, que l'on essaie de recréer dans des résidences d'artistes. L'intention est louable : réunir en un même lieu des peintres, des écrivains, des musiciens, des dessinateurs ou des cinéastes, créer de l'entraide, de la stimulation et des ponts entre les différentes disciplines. Cela a tout de même un autre panache quand les choses se mettent en place d'elles-mêmes, dans la savane plutôt qu'au zoo. Il y a plus de cachet, plus d'authenticité. Les salons du siècle des Lumières ou les résidences d'aujourd'hui ont un petit côté entre soi et non démocratique qui peut déranger. Ici comme ailleurs il faut être adoubé, connaître quelqu'un qui connaît quelqu'un. Ce n'est pourtant pas toujours le cas.

Chelsea hotel

Il y a eu par exemple le Chelsea Hotel de New-York dans les années 60. Les témoignages d'artistes ne manquent pas. Pour ma part je retiens surtout celui que Patti Smith rapporte dans son livre Just Kids. Au fil des pages, elle raconte son quotidien, sa rencontre et son histoire d'amour avec le photographe Robert Mapplethorpe, et fait revivre sous nos yeux tous les personnages d'un New-York artiste et bohème à une époque où tout pouvait arriver : Andy Warhol, Bob Dylan, Allen Ginsberg, Lou Reed. Les petits provinciaux poussiéreux pouvaient venir tenter leur chance au culot. À croire parfois qu'il suffisait de débarquer avec son seul bagout et une guitare sous le bras...

CBGB

Il y a eu aussi, toujours à New-York, le CBGB, club mythique du début des années punk, qui a vu arriver en son sein Tom Verlaine et Richard Hell, des poètes qui ne savaient pas jouer de musique avant de fonder le groupe Television, Debbie Harry et Chris Stein, ossature charismatique du groupe Blondie, les Ramones, Johnny Thunders, et la même Patti Smith.

Studio One

Il y a encore eu le Studio One de Clement Coxsone Dodd à Kingston, Jamaïque, qui a enregistré, produit et diffusé, dans des conditions pas toujours très honnêtes, mais ceci est une autre histoire, tout ce qui a compté et compte encore aujourd'hui en matière de reggae : The Skatalites, The Heptones, Lee Scratch Perry, Max Romeo et, bien entendu, Bob Marley.

Le rayon vert

L'alchimie est difficile à analyser, encore plus à reproduire. Ce qui est sûr c'est qu'il faut un endroit propice, une terre d'accueil où les gens se sentent bien, où chacun peut arriver avec ses bagages, au sens métaphorique, encore que le Chelsea Hotel était vraiment un hôtel où les gens débarquaient avec de vraies valises, et se greffer à un tout qui le dépasse, un tout qui prend son sens propre et devient plus grand que le simple assemblage des parties qui le constituent, multiplication plutôt qu'addition. Il faut un lieu où chacun puisse se sentir libre de créer, de s'exprimer, et de soumettre instantanément ses réflexions ou son travail à ses camarades. Tout le monde semble alors galvanisé, porté, poussé en avant bien plus loin qu'il n'aurait jamais pu aller en travaillant seul dans son coin, même si la drogue contribue pour beaucoup à une telle effervescence. C'est un véritable champ d'exploration des possibles. Si en plus on peut faire entrer de l'argent dans les caisses, c'est encore mieux. Ces lieux ont besoin de fonds pour pouvoir fonctionner.

 

Merci à Eric Ausseil, grand enlumineur de ces lieux.

lecture 215 lectures
thumb 1 commentaire
2
réactions

Commentaire (1)

avatar

Stéphane Hoegel il y a 2 ans

Ah el famoso Chelsea Hotel ! Janis Joplin, Joan Baez, Joni Mitchell, Nico... et bien entendu Leonard Cohen qui l'a célébré dans sa chanson...
I remember you well, in the Chelsea Hotel...

Tu aimes les publications Panodyssey ?
Soutiens leurs auteurs indépendants !

Prolonger le voyage dans l'univers Musique
Requiem
Requiem

Un mot d'un dictionnaire, ma définition, vôtre sourire, ma joie.Parmi les textes chantés...

Bernard Ducosson
1 min
Chorégies
Chorégies

Un mot d'un dictionnaire, ma définition, votre sourire, ma joie. En deux mots "des formation...

Bernard Ducosson
1 min
Au secours
Au secours

Au secours je souffreJe suis au bord du gouffreJe sais très bien que j'ai le choixJ'ai bien voulu &...

Rovin-K
1 min
J'suis pas d'ici
J'suis pas d'ici

Qu’est-ce que j’fais là Qu’est-ce que j’bricole Qu’est-ce que j’y p...

Raphaëlle Vaillant
3 min

donate Tu peux soutenir les auteurs qui te tiennent à coeur

promo

Télécharge l'application mobile Panodyssey