Chapitre IV : "Tensions et Manigances"
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Chapitre IV : "Tensions et Manigances"
Seul et silencieux, un homme marche dans un Hangar désaffecté... Il se doute que quelqu'un s'y trouve, mais il ne sait pas qui. Son mode opératoire lui est fidèle, mais sa façon de fuir indique clairement qu'elle a paniqué. Il entre dans une grande pièce, puis réalise que la cage est occupée. Une femme proche d'un imperméable taché de sang le vise avec un pistolet. Il lève les mains en l'air.
- Combien de temps, Samuel? Demande-t-elle, prête à tirer.
- Aurore, baisse ton arme, tu sais très bien que je ne suis pas là pour te faire de mal, réplique le questionné.
- Combien de temps ?!
- Environ trois semaines.
- Trois semaines ?!
L'envie d'appuyer sur la gâchette est de plus en plus forte.
- Aurore, tu te doutes bien que ce n'est pas de ma faute?
- Tu m'avais promis de ne pas la laisser dépasser une semaine !
- Armand faisait exprès d'attendre la limite pour tuer de nouveau ! Je n'ai pas de réel contrôle sur elle, tu le sais. Pose cette arme, je vais te sortir de là. Où est la clé?
- J'aurais très bien pu sortir toute seule, mais il faut que l'on parle ! C'est fini, ces combines ! Dès que je prend cette machette, on me vole ma vie ! Et toi, tu es d'accord avec ça !
- C'est nécessaire à notre plan, Aurore. Tu es douée, mais Armand n'a pas peur de se salir. C'est pour cela que j'ai besoin d'Armand.
- Armand n'est qu'une psychopathe ! Si tu as besoin de ça pour atteindre ton objectif, c'est qu'il est mauvais !
- Mon objectif, c'est la reconnaissance des Divergents dans ce monde ! Tu penses que c'est mauvais, ça? Tu penses vraiment qu'ils sont bien comme ils sont? Imagines un peu, tu pourrais utiliser tes pouvoirs librement et guérir des centaines de personnes chaque jour, loin de la haine envers les "Exterminateurs".
- Non ! A cause de toi, j'aurais des morts sur la conscience à tout jamais ! Combien en a-t-elle tués, cette fois, hein ?!
- Calme, calme. Nous faisons ce qui est nécessaire. Je peux te libérer et te laisser te balader comme bon te semble, Aurore, mais ton visage est recherché par tout les Militaires du Pays.
- Je me débrouillerais, ce n'est pas la première fois !
- Très bien.
Il récupère les clés et ouvre la porte de la cage. Il recule en voyant qu'elle le vise toujours.
- Je ne veux plus jamais voir cette Machette, lance Aurore.
- Je ne peux te le garantir, avoue Samuel, mais je ferais tout mon possible. Si jamais tu as besoin d'un refuge, tu sauras où venir, je viendrais ici tout les samedis. Je déposerais des imperméables au cas ou.
Soudain, Aurore se retourne vers l'imperméable qu'elle portait et tire plusieurs balles dessus !
- C'est fini, je ne la laisserais pas revenir ! Va au diable, toi et tes vêtements !
Elle jette son arme et sort du Hangar. Samuel, de son coté, reste calme. Vu ce qu'il se prépare, il sait qu'elle n'aura pas le choix. Armand finira par revenir.
(Deux jours plus tard.)
C'est lundi... Le premier jour de la semaine, celui que la plupart des gens détestent... Mais pour moi, c'est juste un jour de repos. Je me balade à travers la ville, voyant toujours la même haine envers les Divergents. Je remarque qu'il y a plus de patrouilles de police qu'avant, probablement cette affaire de tueuse à la Machette... Je fini par en voir plusieurs près d'un Hangar. Etrange, il n'a pas l'air occupé, pourtant. Je continue mon chemin afin de rendre visite à Arya. Bon sang, je serais tellement plus rapide avec une voiture. Nixon paye plutôt bien, mais pas assez pour ça. Une fois arrivé à son bâtiment, les gardes demandent le motif de ma visite et veulent que je présente un badge. Arya, au courant que j'allais passer, vient à mon secours.
- Je m'en charge ! Explique-t-elle. Je me porte responsable de lui ! Isaac, viens !
Je la rejoins. Elle m'emmène vers son bureau et allume la radio.
- Arya, comment va? Demandais-je.
- Impeccable ! Tu ne devineras jamais !
- Quoi donc?
- Ils ont trouvé une piste pour la femme à la Machette.
- Mazette.
- Après que des gens aient entendu des coups de feu venant d'un Hangar désaffecté, des policiers sont allé enquêter et ils ont trouvé sa machette, ainsi qu'un imperméable tâché de sang et criblé de balles ! De plus, les deux étaient dans une sorte de cage, on peut penser qu'un Militaire l'ait séquestrée.
- Pourquoi un Militaire?
- D'avis personnel, je parle. Elle en a tué plusieurs, il se peut facilement qu'un collègue ait voulu venger son ami. En tout cas, nous avons aussi pu recueillir des témoignages parlant d'une femme au col roulé, blonde et avec une queue de cheval qui sortait du Hangar peu après les coups de feu.
- Peut-être que c'est elle. Je n'avais pas vraiment eu le temps de mémoriser sa tête, la dernière fois.
- En tout cas, si quelqu'un la séquestrait, elle s'est sûrement échappée. Mais son malfaiteur, un possible allié pour nous, n'est pas mort non plus. Aucun corps n'a été trouvé, l'enquête est toujours en cours.
- <<..-rtager ces découvertes est un moyen pour l'armée de rassurer le Pays. Cette tueuse a c... -ne erreur, et ils sont sur le point de la lui faire payer très cher ! Malheureusement, cette piste est apparue au prix de la vie de Trevor Hatfield, un candidat à la présidenti-..>>
- C'est dingue, et vous faites toujours la Parade? Demandais-je.
- C'est prévu, répond Arya. Elle devrait avoir lieu d'ici deux semaines. Le seul problème, c'est le message hostile que nous avons reçu de la part du Pays d'Eskhamn.
- Au moins, tu auras l'occasion de frimer. Qu'est-ce qu'il veut, encore, leur Président?
- Il nous accuse d'avoir tenté de l'assassiner.
- Ow.
- Oui, c'est un cran supérieur dans la montée des Tensions. Forcément, nous avons affirmé que ce n'était pas de notre fait, mais ils ont retrouvé un Sniper que seule notre Armée utilise pour son efficacité sur la longue distance.
- Et alors, cela peut très bien être une faction indépendante !
- C'est là le problème... La tueuse en série semble faire partie d'un groupe de terroristes Eskhamniens, on ne peut pas les accuser d'en être responsable si de leur coté il se passe la même chose.
- Et comment a-t-il réagit aux mouvements de troupes aux frontières?
- Mal, il prend cela comme une préparation pour la Guerre. J'ai bien peur que cela ne devienne vrai.
- Si c'est le cas, tu devras te battre aussi?
- Ma mission principale seras de faire de la reconnaissance, mais oui, si des conflits de grande envergure devaient avoir lieu, je devrais apporter un soutien aérien à nos troupes. Mon Lamellé Léger est efficace et maniable, je devrais bien m'en tirer !
- Nixon&Cie travaille sur un nouveau prototype de Lamellé, en ce moment... Je te recommanderais pour effectuer les tests !
- Ha ! Comme tu voudras !
Nous restons quelques temps à discuter, puis Arya doit se remettre au travail, je la laisse tranquille.
(Le lendemain, au bâtiment de Nixon&Cie.)
Comme d'habitude, je garde un couloir qui n'est même pas visité. Elise Blanchet, la Secrétaire de Nixon Cohen, constate que j'ai une petite faim. Avec un léger sourire, elle ouvre un tiroir de son bureau puis me tend un Cookie. Je l'accepte volontiers. Finalement, elle n'est pas si terrible, je peux désormais l'appeler Elise et pas Mlle. Blanchet.
- Merci, lançais-je en croquant le cookie. Mmh, délicieux !
- 'Fait maison, réplique-t-elle fièrement.
Soudain, je remarque que l'ascenseur se met en marche.
- Oh? Des visites de prévues, aujourd'hui?
- Non... Etrange. Pourtant, nous sommes mardi, Mr. Cohen a eu une réunion hier, pourquoi viendrait-on le voir aujourd'hui?
L'ascenseur met du temps à arriver... Lorsqu'il s'ouvre, la surprise est de taille. Trois hommes et une femme, dont un colosse, en habit de travail d'extérieur. Ils sont louches, je me prépare !
- Halte ! Ordonnais-je. Qui êtes vous?
- Laisse donc, lance Elise. Je sais qui ils sont. Ils viennent de cette entreprise de réinsertion... Les Maraichers, c'est bien ça?
- Et oui, madame la secrétaire ! Réplique Caden, leur chef d'équipe.
- Vous les connaissez? Demandais-je.
- Ne t'en fais pas, ils vont vite repartir, annonce Elise.
- Pas si sûr ! S'exclame Caden. Oh, si vous saviez à quel point cela m'a brisé le cœur de ne pas avoir de vos nouvelles.
- Mr. Cohen est occupé pour le moment, veuillez repasser plus tard, lorsque vous y serez autorisé. Malheureusement, je vais devoir vous demander de partir.
- Ooooh, quel dommage, parce que nous restons. La Mairie nous a autorisés ce weekend à faire une visite, aujourd'hui. Etrange, ils devaient vous prévenir hier? Zut, c'est vrai que vous ne travaillez pas le lundi. En tout cas, nous voilà !
- Dans quel but la Mairie vous a-t-elle autorisée à venir ici?
- Allons, vous l'avez dis vous-même. Nous venons d'une association de réinsertion, il faut bien qu'ils visitent des lieux de travail pour en trouver un.
- Navré, mais nous ne recrutons pas pour le moment.
- Ah oui? Pardonnez moi, mais j'aimerais avoir l'avis personnel de votre Supérieur.
- . . .
- Kendrick, Jensen, Vivienne ! En rang !
- Chef, oui, chef ! Répond celui du milieu.
Caden toque au bureau de Nixon... Ce dernier ouvre la porte comme s'il allait affronter des avocats...
- Qu'est-ce donc? Demande-t-il.
- Des indésirables, réplique la secrétaire.
- Oh que non ! Réplique à son tour Caden. Nous venons d'une association de réinsertion, ces braves gens sont prêts à se salir pour travailler, cela ne vous intéresse-t-il pas?
- Ce sont des Divergents? Demande Nixon.
- Oui.
- Mazette ! Quel est ton aptitude, mon grand?
- Eum... J'ai beaucoup de force? Répond Kendrick, le colosse.
- Tu peux soulever de lourdes pièces de métal?
- Je peux soulever un chariot rempli de céleris raves d'une seule main?
- Une minute, comment tu sais ça, toi? Demande Caden, croyant avoir interdit l'usage de leurs pouvoirs sur le lieu de travail.
- Eeeeeeum... Je le sais, c'est tout...
- C'est bien, lance Nixon, tu pourrais être utile aux ingénieurs !
- Ah, non, interrompt Caden, il ne faut pas qu'ils soient recrutés pour utiliser leurs pouvoirs ! Le but est de les mettre avec les autres !
- Humpf. Et toi, l'agité? Quelle est ton aptitude?
- Moi, j'suis rapide. Super rapide.
- Parfait !
- Non, pas parfait, réplique Caden. Bon sang, vous ne m'avez pas écouté? Nous voulons normaliser les Divergents, leur offrir des postes parce qu'ils ont des capacités hors du commun n'aidera pas à éliminer les discriminations.
- Que diable pourrais-je bien faire d'eux, alors?
- Et bien... Vivienne ! Elle retient très bien les informations !
- A vrai dire, c'est grâce à mon pouvoir, je ne peux pas vraiment le contrôler, explique-t-elle.
- Voyez? Demande Nixon. Je comprend ce que vous essayez de faire, mais il faut partir du principe qu'ils ont un don qui ne demande qu'à être utilisé. Isaac Curtis, ici présent, a été recruté car il manie le feu. C'est un pouvoir excellent. Votre grand gaillard pourrait être très utile, tout comme les deux autres. Seulement, il faut utiliser leurs aptitudes.
- Dans ce cas, nous avons un problème, car je refuse qu'ils soient employés uniquement pour leurs aptitudes de Divergents, explique Caden.
- Non, en vérité, vous seul avez un problème car je n'ai pas de réel besoin de vous recruter. Mais, désormais, vous saurez que s'ils se décident à utiliser leurs pouvoirs en entreprise, ils sauront où demander. Je suppose que vous connaissez la sortie.
Déçu de la logique dont fait preuve Nixon, Caden décide de partir avec ses Maraichers. La visite lui aura au moins appris une chose, certains ne rejettent pas les Divergents mais en tirent du profit. Il faut trouver une bonne balance afin d'éviter les deux cas.
- Hélas, certains ne sont pas près à utiliser leurs capacités au service des autres, lance Nixon.
- Techniquement parlant, il n'a pas tort de les forcer à ne pas les utiliser, ils évitent de s'y habituer? Supposais-je.
- Le Techniquement parlant, c'est à l'employeur qui va les recruter d'en décider. Un employé qui peut transporter des colis, c'est bien. Un Divergent qui peut soulever des voitures, c'est mieux. Je retourne à mon bureau.
Je réfléchis... Le cas est complexe. Trop pour ma pauvre tête.
(Le soir, du coté d'Arya.)
Elle se repose tranquillement chez elle... Les journaux parlent des récentes découvertes. Cette Tueuse en série ne peut pas être bien loin... Quelqu'un sonne à la porte. Arya va ouvrir... Col roulé, cheveux blonds et une queue de cheval. Le visage lui est légèrement familier. Arya dégaine son pistolet et la vise !
- Ne tirez pas !! Lance la Tueuse.
- Donne moi une bonne raison de ne pas t'exploser le crâne ! Ordonne Arya.
- Ce n'était pas moi !
- Quoi ?!
- Ce n'était pas moi, je suis innocente, il faut me croire !
- Te moque pas de moi, j'étais là quand t'as fait de la cuisine avec son corps, tu penses que ça s'oublie facilement ?!
- C'était Armand ! Je peux tout vous expliquer, pitié ne m'emmenez pas à la police ! Attachez moi les mains si vous voulez, les pieds, tout, je vous expliquerais !
- Pourquoi je te ferais confiance ?!
- Je n'ai pas d'armes, rien ! Je n'ai plus cette maudite Machette ! J'ai vu dans les journaux qu'elle n'avait pas réussie à vous avoir, je pensais qu'il serait préférable de venir vous voir plutôt que la police !
- Tournes toi, mains derrière la tête !
Arya prend de quoi lui attacher les mains, puis l'emmène à l'intérieur... Elle l'attache à une chaise, puis fait de même pour ses pieds.
- Vous pouvez en mettre plus si vous ne me faites toujours pas confiance, confie la tueuse.
- J'aimerais bien, mais j'ai pas plus. Qui es tu, et qui est cet Armand?
- Mon nom est Aurore... Et Armand et moi sommes la... La même personne, mais seulement à l'extérieur.
- Hein?
- C'est comme deux personnes dans un même corps. Je ne sais pas ce qui a déclenché mon retour, mais je sais comment empêcher Armand de revenir. Elle aime les imperméables, mais la Machette la ramènerait pour sûr. Cette chose ne doit pas s'approcher de moi, pitié ne la laissez pas revenir.
- Une minute, t'es en train de me dire que tu as une sorte de dédoublement de personnalité, ou un truc du genre?
- O-oui, mais moi je ne suis pas une tueuse !
- Je ne suis pas sûre de pouvoir te croire.
- Mais je vous jure que je dis la vérité !
Arya réfléchit... La situation est très, très complexe. De toute façon, elle n'a pas vraiment le choix. La Tueuse en série recherchée dans tout le Pays est ligotée chez elle, elle va bien devoir la livrer à la police.