Casablanca (1942) Michael Curtiz
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Casablanca (1942) Michael Curtiz
Play it once, Sam
Il y a des films comme ça qu’on ne se lasse pas de voir et de revoir, et Casablanca en fait partie. La base du scénario est la pièce de Murray Burnett et son épouse Joan Alison, Everybody comes to Rick’s, mais ce matériau de base fut moult fois remanié, à tel point que les acteurs eux même ne savaient pas pendant le tournage comment se finirait l’histoire. C’est intéressant d’ailleurs de voir à quel point le tournage fut mouvementé (on cite souvent notamment les nombreuses disputes entre Humphrey Bogart et Michael Curtiz) pour un résultat aujourd’hui incontesté. Si les critiques furent bonnes à sa sortie, le film ne rencontra pas immédiatement son public, qui sera tout de même incité à le voir par les trois Oscars qu'il obtint.
Vivant Casablanca durant la Seconde Guerre Mondiale, Rick Blaine, qui dirige un club branché, y croise une foule bigarrée, comprenant des officiels français, des nazis, des expatriés et toutes sortes de figures patibulaires. Ugarte, un escroc à la petite semaine se présente avec des documents obtenus auprès de soldats allemands. Le détenteur de ces papier pourra gagner le Portugal, afin de pouvoir partir en Amérique sans être inquiété. Souhaitant vendre son précieux butin dans la soirée, il se fait malheureusement interpeller mais parvient à confier les lettre à Rick. Pendant ce temps, un responsable de la résistance tchèque fait son apparition, avec son épouse qui n'est autre que l'ancien grand amour de Rick, Ilsa Lund.
Ce qui fait le charme de Casablanca, c’est un savant mélange de beaucoup d’éléments. Le film est inclassable : délicieux mélange de romance, de film de guerre, d’espionnage, de propagande… et rien de tout ça à la fois. L’action se déroule en plein conflit international, mais à Casablanca, une « plaque tournante » qui n’est pas au cœur de l’action des combats. La relation entre Rick et Ilsa est essentielle à la dramaturgie mais on apprend dès le début du film que c’est du passé, et seule une courte séquence nous remémorera leur idylle parisienne. Les héros ne sont pas des espions à proprement parler, ce sont des personnes ordinaires qui agissent comme ils peuvent dans une période, à proprement parler, extra-ordinaire.
Ce sont les personnages eux même de Casablanca qui vont déterminer leur engagement (ou pas). Ainsi, si l'on y croise des figures classiques de la lutte (« les nazis », « le résistant »), d’autres personnages ne s’impliquent (apparemment en tout cas) que selon leurs motivations personnelles (Rick ou le capitaine Renault). C’est là le contre pied sensationnel qui rend le film encore plus intéressant : au lieu d’enfoncer des portes ouvertes, il montre habilement comment une situation peut être chamboulée par les actions héroïques ou non de simples citoyens. Alors oui bien sûr le film n’échappe pas à certains poncifs mais on ne peut que rester à chaque fois empli d’une vibrante et sincère émotion quand on entend la Marseillaise chantée par tous les clients du bar au nez et à la barbe du groupe de dignitaires nazis.
Les dialogues aussi ont une place importante dans Casablanca, les répliques fusent et certaines sont devenues cultes (d’ailleurs c’est amusant de noter que « Play it again Sam » n’y est jamais prononcé… comme quoi). La musique est toute aussi mythique, à commencer par As time goes by. Enfin, impossible de ne pas évoquer l’alchimie qui s’opère entre Humphrey Bogart et Ingrid Bergman. Bogart, s’il n’interprète pour une fois pas un détective, n’en garde pas moins une allure bougonne et son fameux air désabusé. Quant à Ingrid Bergman, il faut bien admettre qu’elle déborde de charme dans un de ces meilleurs rôles (avec un fameux regard de braise sous son beau chapeau). Quand on pense que c’était Michèle Morgan qui au départ devait tenir son rôle… ça tient à quoi finalement la postérité ?