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A perfect family (2020) Malou Reymann

A perfect family (2020) Malou Reymann

Publicado el 19, ago., 2020 Actualizado 19, ago., 2020 Cultura
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A perfect family (2020) Malou Reymann

Un, papa a tort

Le premier film de l’actrice danoise Malou Reymann a pour sujet principal sa propre expérience. Au même âge que celui des adolescentes de son film, son père a choisi de devenir la femme qu’il sentait être depuis longtemps. Le scénario de A perfect family s’est ainsi construit à partir des carnets de notes du père de la réalisatrice. Il notait dans son journal intime les étapes de son expérience et les différentes émotion qu’il, et bientôt elle, traversait à ce moment si crucial de son existence. Jusqu'ici, le parcours de la cinéaste a passé par le Prix de la jeunesse du Festival Cannes, qu’elle obtint à l’âge de vingt ans. Auparavant, elle avait poursuivi des études littéraires au Danemark, puis un cursus de cinéma à la National Film and Television School. L’école, situé non loin des célèbres Pinewood studios , compte parmi ses anciens membres Terence Davies ou  bien Lynne Ramsay, ce qui est plutôt de bonne augure. Pour le rôle principal, Reymann choisit de ne pas prendre une actrice transgenre car elle considérait que cela était mieux afin d’observer les évolutions d’avant et d’après la transition du personnage.

Thomas, sa fille Emma dans les bras, filme en super 8 sa famille. Son épouse Helle reste auprès de l'aînée, Caroline, tandis qu'il va voir à la télévision un match de football de l’équipe nationale du Danemark avec la plus jeune. Quelques années plus tard, Emma joue dans une équipe féminine et son père est venu l'encourager avant qu'ils ne rejoignent Helle et Caro. Ils choisissent ensuite un chien à adopter car les filles, qui en demandent un depuis quelques temps, sont maintenant considérées comme assez grandes pour s'en occuper. Subitement Helle demande à Thomas de la rejoindre dehors puis ils décident de repartir tous les quatre à la maison, les mains vides. Durant le repas, Helle annonce aux deux jeunes filles qu'elle et Thomas vont divorcer et que celui-ci suit depuis quelques mois un traitement hormonal pour changer de sexe. Abasourdies, Caroline et Emma ne comprennent pas trop ce qui se joue, et elles s'inquiètent de savoir dans quelle mesure leur vie va changer, si ils doivent déménager et si la fête prévue pour la confirmation de Caroline tient toujours.

L’histoire de A perfect family nous est présentée sous l'angle d'une jeune fille, préadolescente, qui a du mal avec le changement. Elle n’accepte pas, ou plutôt ne comprend pas, la décision de son père qui assume sur le tard sa condition transgenre. La transition prend donc ici un double sens, elle est à la fois le changement de sexe de Thomas,  en passe de devenir Agnete, et le passage de l’enfance à l’adolescence d’Emma, qui va bientôt subir des métamorphoses corporelles : la prise d’hormone du père est ainsi inconsciemment mise en perspective avec les bouleversements hormonaux de sa fille. Le regard de l’enfant qu’elle est encore nous est présenté au travers d’une caméra qui est souvent à sa hauteur, essayant de capter ce qu’elle voit, et en conséquence tentant de nous faire ressentir ses émotions. Ainsi on peut reprocher à la mise en scènes quelques plans inutiles comme ces moments où l'on tarde à voir l'apparence de Agnete, qui créent un suspens dispensable. Mis à part ces artifices, le choix de nous embarquer par ce biais dans cette histoire est intéressant.

Le dispositif central de A perfect family se compose de séquences alternées : à des scènes filmées en super 8, images du passé des personnages, se succèdent des scènes où la narration se fait au présent d’alors. Si les segments en caméra amateur n'apportent rien, ils permettent au spectateur d’établir un pont entre deux périodes, deux moments qui sont espacés les uns des autres de quelques mois. On le constate à la fin, quasiment une année s’est passé depuis le début du film, qui se déroule à un moment précis que l’on peut dater. Un des enjeux du long-métrage se construit autour du football, Raúl y tient une place importante et l’on découvre que le Real Madrid atteint la finale de la Ligue des champions en battant le Bayern de Munich en demi-finale et Manchester United en quarts, ce qui nous ramène à la saison 1999/2000. Astuce visuelle assez maligne, le temps passé entre deux séquences est matérialisé par les transformations physiques, que ce soient ceux des divers personnages du récit, mais aussi du chien, puisqu’il a une taille de bébé dans les premières scènes. 

Ainsi, la transidentité en elle-même n'est pas vraiment le sujet de A perfect family, qui centre son enjeu sur l’expérience de la fille d’Agnete. Le regard en biais permet de s'affranchir d'un traitement cinématographique trop classique, que l’on pourrait considérer comme attendu. De plus en plus de films traitent du bouleversement que constitue un changement de sexe ou de genre pour la personne qui en est l'objet, que ce soit à l’adolescence à l’image de Girl ou à un âge plus avancé comme dans Laurence anyways, pour ne citer qu’eux. Beaucoup moins ont pour objet les conséquences que cela peut avoir sur l'entourage, en particulier lorsque des enfants sont concernés. L’idée n’est pas ici de porter un regard normatif, ni un jugement moral, mais de témoigner d’un vécu, forcément personnel. Le traitement, plein de bienveillance et de douceur, est assez touchant, et si l’on peut reprocher au film de n’aborder que partiellement les conséquences sur Emma de la transphobie vécue par son père, il permet toutefois de nous apporter un fragment complémentaire de visibilité dont la transidentité a besoin.

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