La môme (2006) Olivier Dahan
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La môme (2006) Olivier Dahan
Comment naissent les étoiles
Bien avant la sotie de La môme, il y avait eu une rumeur, persistante et avérée, selon laquelle Olivier Dahan, un réalisateur relativement doué, à qui l'on devait notamment un Petit Poucet assez enthousiasmant, allait réaliser un film inspiré de la vie d’Édith Piaf. Une des premières questions qui vint aux esprits était de savoir qui allait incarner la célèbre chanteuse. La réponse ne tarda pas, à savoir Marion Cotillard. À première vue ce n'était pas gagné d’avance. Puis vint la bande annonce, qui en a scotché quelques-uns, d’une intensité rare émotionnellement parlant, pour un tel produit promotionnel, elle laissait présager déjà une performance d’actrice exceptionnelle.
Le début
À Paris, en 1918, la petite Édith, est pleure car des enfants se sont moqués d'elle tandis que dans une rue d'à-côté, sa mère fait la manche en chantant. Elle envoie des lettres à son époux, Louis Gassion, parti à la guerre, où elle lui raconte qu'elle va abandonner sa fille à sa grand-mère afin de poursuivre sa carrière musicale. En rentrant du front, Louis Gassion, retrouve Édith, qui n'a pas été soignée et qui est en très mauvaise condition physique. C'est son autre grand-mère, qui tient un bordel en Normandie, et l'abandonne à son tour. Ce sont les filles de joie qui vont élever la petite fille, en particulier Titine, qui va la considérer comme fille. C'est là qu'Édith est atteinte d'une kératite qui l'empêche de voir durant quelques temps.
Analyse
Avec la sortie de La môme déferla une salve de critiques toutes plus positives les unes que les autres, et on entendit même un commentateur oser s’aventurer vers la formule « meilleur film français de tous les temps ». Quelques voix un peu plus dissonantes se sont tout de même fait entendre, et le film a par la suite eu une carrière internationale retentissante, poussant même jusqu'aux Oscars, où Marion Cotillard reçut le trophée de la Meilleure actrice, devant Cate Blanchett et Julie Christie. On ne peut donc raisonnablement pas voir le film avec un regard vierge, d'autant plus que l'on connaît tous plus ou moins bien les chansons d'Édith Piaf, et que l'on a tous déjà vu au moins un des biopics qui pullulent sur les écrans cinématographiques.
Mais La môme se revandique n’être pas une biographie traditionnelle, encore moins une hagiographie, mais plutôt une évocation de la vie d’Édith Piaf. Le montage du film fait tout son charme et sa particularité : plutôt que de retracer de façon linéaire l’existence de la chanteuse, le film mélange habilement différentes parties charnières d’une vie qu’on ne peut qualifier que de mouvementée. Et le film de ne pas taire les aspérités du caractère de Piaf : on constate en effet combien elle pouvait être à la fois difficile à vivre et passionnante, combien elle pouvait se montrer exécrable sous l’emprise de diverses substances mais aussi fidèle en amitié et en amour.
On peut donc considérer que La môme se mue en un portrait de femme plutôt que de chanteuse, une femme apparemment hors du commun, et qui est ici, est-il utile de le préciser, brillamment interprétée par Marion Cotillard. Oubliez tout ce que vous avez pu voir d’elle auparavant, elle transcende véritablement chaque scène du film et bouffe l’écran durant les 2h20 de projection, ce qui est tout de même un peu longuet. L’émotion est aussi au rendez-vous, le film réservant des scènes formidables, telles le premier concert dans un music-hall, le dîner avec Marcel Cerdan ou la brève apparition de Marlène Dietrich. Mais l'on sent qu’entre ces petites pépites ça coince, c’est comme si l’alchimie ne prenait pas, l’ensemble paraît un peu poussif, ce qui est franchement dommage.