X-Men (2000) Bryan Singer
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X-Men (2000) Bryan Singer
Et la saga débuta
On peut rester insensible à l’engouement provoqué par la saga des X-Men, mais commencer à regarder les films qui en sont issus peut proviquer une certaine addiction. Il faut dire que c’est l’un des comics les plus appréciés par les fans avant d’être une série de films à succès. Le choix de Bryan Singer pour réaliser les deux premiers opus de la saga ne paraisait pas forcément évident. On pouvait alors se demander ce que le réalisateur de Usual Suspects et Un élève doué venait s'immiscer dans l'adaptation de cette saga Marvel. Il a par la suite été soit à la réalisation, soit à la production des autres franchises, et on lui a aussi demandé de réaliser Superman Returns.
Le début
En 1944, en Pologne, des prisonniers juifs sont escortés dans un camp de concentration nazi, où un adolescent est exfiltré et se retrouve séparé de sa famille. Il tente de rejoindre ses parents, mais se voit empêcher de traverser le champ magnétique qui entoure le camp où ils sont désormais voués à une mort certaine. Bien plus tard, aux États-Unis, Erik Lehnsherr, un vieil homme surnommé Magnéto, assiste à une conférence durant laquelle un sénateur arrangue la foule, promouvant une loi pour identifier et enfermer des mutants. Il est accompagné par son vieil ami Charles Xavier, un homme en fauteuil roulant, qui essaye de le persuader de laisser les humains tenter l'expérience.
Analyse
Après un prologue un peu déconcertant, on plonge donc dans un futur proche, un monde où les humains craignent la montée en puissance d’une nouvelle forme d’humanité, les mutants. Enfin, humanité, justement c’est là que le bât blesse : sont-ce en effet des humains ? Peut-on cohabiter en toute tranquillité avec eux ? Telle est la question. Et dans X-Men on prend tout de suite le parti des mutants, eux qui ont toujours été rejetés par tous et qui vivent reclus à cause de leur différence. C'est là que l'on sent un peu la métaphore venir de plus ou moins loin, et tous les exclus vont se sentir tout de suite attirés par un scénario qui n'hésite pas à établir des comparaisons assez claires avec notre société.
Heureusement pour nos mutants, le professeur Xavier est là, et l'on peut compter pour l'incarner sur le formidable Patrick Stewart. Il va leur proposer un abri sous la forme d’une école particulière leur permettant de maîtriser leurs pouvoirs. Mais c’est sans compter son éternel rival, Magneto, alias Ian McKellen, décidément surprenant, qui ne rêve que de combattre les humains pour imposer son point de vue. Déjà là on touche à l'originalité scénaristique intéressante de X-Men, puisque la guerre fait rage entre personnages d’un même clan qui ont une vision différente de leur condition. Alors bien sûr ça n’empêche pas un certain manichéisme inhérent au genre, mais ça change quand même un peu des sempiternels poncifs.
De plus, X-Men n’est pas départi d’un certain humour à froid plutôt efficace, où pas mal de dialogues tombent à pic et apportent une petite dose d’ironie non négligeable. Le casting a l’avantage de ne pas être tapageur, le choix étant fait de ne pas prendre des interprètes hyper connus à l'époque, mais qui forment une équipe cohérente. On peut d'ailleurs considérer que succès qu'ont pu connaître Hugh Jackman et Halle Berry est en partie dû à la saga. Le film se révèle donc être du pur cinéma de divertissement, clairement pensé dans cette optique, mais qui a l’avantage de ne pas se cantonner à ce rôle, et qui développe une amorce de pensée sur la marginalité et les dangers fascistes.