Demolition Man
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Demolition Man
Strategy, La Publicité (A. de Marvala- Jean-Louis d’Onorio/Georges Granier), RCA, 1984.
Le morceau est ici.
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Dans Demolition Man, quand Sylvester Stallone se réveille de sa longue sieste cryogénisée, il découvre un monde nouveau, dont toute violence a été éradiquée ou presque, mais c’est surtout dans les détails que le plus insolite apparaît. Par exemple, il n’y a plus de chansons : on écoute désormais les anciennes publicités. Dans les restaurants chics (Pizza Hut), un pianiste d’ambiance joue les jingles à la demande. Imagine un peu ça : un monde dans lequel de vielles scies tournent en boucle sans aucune invention, indéfiniment, et je ne parle pas de Nostalgie. Quelque chose s’est grippé pour de bon dans le système.
Putain ça penche
En 1984, le groupe Strategy (rien à dire concernant ce choix, qui colle au mieux au propos) devance de dix ans le scénario de Demolition Man et de quinze ans Alain Souchon pour chanter un joyeux medley des jingles et autres slogans des pubs de l’époque : Castorama, Amora, Panzani, But, Hollywood chewing-gum… (j’arrête ici l’inventaire, avant de me faire radier de Panodyssey). Je remarque simplement au passage qu’entre pub et tube il n’y a qu’un pas (ou qu’un tas).
Le but assumé et revendiqué de Paul Lederman, le producteur à l’origine du morceau, légende du spectacle vivant (Les Inconnus, Coluche, Polnareff) est de rendre hommage à la publicité, source de créativité et facette de la pop culture :
« Nous sommes tous des enfants de la publicité. Je dédie ce disque à ceux qui la font » Paul Lederman.
Il ne s’agit pas de dénoncer, ce que vient d’ailleurs confirmer la face B : Moi j’aime la publicité. (ici)
À but clairement lucratif
Ils sont nombreux les musiciens à avoir mis leurs claviers, leurs studios et leur créativité à la disposition des agences publicitaires (et je ne parle même pas des pubs qui vont directement piocher dans le catalogue de la pop music ou du classique des morceaux clés en main), j’ai déjà eu l’occasion de parler ici d’Étienne Auberger par exemple, mais il faut rendre hommage à leur maître à tous : Richard Gotainer. Le papa du Youki a en effet beaucoup œuvré dans la composition publicitaire, on lui doit par exemple l’inoubliable Banga. La marque a disparu des rayons, pas la musique. Si ça ce n’est pas du symbole.
Stéphane Hoegel 2 years ago
Encore une fois dans le mille : j'adore Richard Gotainer, mélodiste hors paire et parolier azimuté, multi-instrumentiste et à la voix éraillée inimitable. Derrière la façade "chanteur de musiques rigolotes" se cache (à peine) en vérité un immense talent de musicien.
Benjamin Mimouni 2 years ago
Je t'attendais plutôt sur Stallone sur ce coup-là, mais Gotainer me va très bien. Je prends.
Stéphane Hoegel 2 years ago
Ah mais on est d'accord que Demolition Man, les 3 coquillages, tout ça, c'est culte aussi ;-)