Le programme sportif sera en vogue cette année
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Le programme sportif sera en vogue cette année
En 2022, la Fédération Française de Moto (FFM) met en place un « parcours vitesse » pour attirer les jeunes et former les futurs champions tricolores. Y est notamment engagé le pilote MotoGP Johann Zarco. Le président de la FFM, Sébastien Poirier, qui vient de boucler la première année de son mandat, a répondu à nos questions avec enthousiasme et conviction.
Quel bilan tirez-vous de cette première année à la tête de la FFM ?
Sébastien Poirier : « Comme vous pouvez l’imaginer, la pandémie a fortement compliqué la situation et il a fallu se montrer réactif pour que les différents championnats puissent avoir lieu. Concrètement, en début d’année, on a dû reconstruire cinq ou six fois tous nos calendriers de championnats, et avec l’appui du Ministère des Sports, nous avons réussi à sauver plusieurs événements où il fallait s’adapter en permanence. Notamment pour nos différents Grands Prix de cross, d’enduro, de vitesse ou de trial, avec des jauges de spectateurs qui dépendaient des décisions gouvernementales. »
« L’année 2021 était donc difficile mais le bilan est globalement positif, avec plusieurs titres de champion du monde. À titre personnel, les premiers mois ont été compliqués, mais j’ai la chance d’être entouré par une très belle équipe, au Comité directeur ou dans les Commissions sportives, où tout le monde a travaillé dur. Je suis donc très heureux et fier de diriger cette fédération bien structurée, qui a beaucoup de projets et l’énergie pour les réaliser. Nous sommes tous des passionnés. »
S.B : « Au delà de la gestion quotidienne de la fédération et des différents championnats de France, il y a trois principaux dossiers pour les prochains mois. Le premier concerne les écoles françaises de motocyclisme, pour faciliter l’accessibilité à la moto aux enfants au même titre que d’autres sports. Il faut valoriser et labéliser les structures d’accueil qui organisent les premiers tours de roues des enfants avec un cahier des charges précis. Il faut impérativement que ces enfants repartent enchantés de cette première expérience, qu’ils aient envie de continuer et que les parents soient rassurés par l’encadrement et la pédagogie de ces écoles. »
« Le deuxième dossier, c’est le ‘parcours vitesse’, avec une pyramide de championnats comme on a su le faire en motocross, dont sont issus nos champions du monde français. Donc des écoles de moto pour commencer, puis des championnats de ligue sur des pistes de karting avec un bon maillage du territoire, puis un championnat de France et, pour finir, la catégorie phare ‘Objectif Grand Prix’, qui doit amener les meilleurs au plus haut niveau. »
« Le troisième dossier concerne le développement durable, qui est un sujet d’actualité sur lequel nous travaillons avec nos amis de l’automobile afin de traiter ces enjeux majeurs. Par exemple la problématique du bruit, où nous nous engageons dans un projet de réduction drastique des émissions sonores pour assurer la pérennité de nos disciplines. »
Pourquoi a-t-il fallu attendre aussi longtemps pour mettre en place cette filière vitesse, alors que l’Espagne ou l’Italie l’ont fait bien avant ?
S.B : « La première difficulté, c’est l’accès au circuit de karting pour les championnats de ligue. Il faut convaincre les gestionnaires de ces circuits, notamment sur le fait que nos mini-motos ne sont pas plus bruyantes que les karts. La deuxième difficulté, c’est l’investissement financier et humain que la fédération va engager sans savoir si cet engagement va fonctionner. Nous prenons un risque que j’assume totalement et nous ferons le bilan dans trois ans.
L’objectif n’est pas seulement de former nos futurs champions, il est aussi d’offrir au plus grand nombre la possibilité de se faire plaisir sur une moto. Et plus les pratiquants seront nombreux, plus on pourra détecter et former ceux qui ont le talent pour aller au plus haut niveau. L’Espagne et l’Italie disposent de filières grâce à une industrie et une économie qui s’impliquent fortement, à nous de savoir également convaincre les acteurs économiques français de la moto pour leur proposer nos projets. »
« Nous mettons pour la première fois en place des dispositifs pour faciliter l’accès et assurer la formation. C’est un pari mais je suis très confiant sur notre capacité à obtenir de bons résultats. C’est aussi pour ces raisons que Johann Zarco a accepté d’être notre parrain afin de faire profiter nos jeunes de toute son expérience. »
Pensez-vous que le titre de Fabio Quartararo fait entrer la moto française dans une nouvelle ère ?
S.B : « De toute évidence, ce titre offre une formidable caisse de résonance à la moto en France. C’est l’occasion d’avoir un coup de projecteur valorisant sur notre sport grâce à la belle image que propose Fabio au grand public, sans oublier les bons résultats de Johann et l’avenir prometteur de Lorenzo Fellon. Nous disposons donc de magnifiques ambassadeurs pour la vitesse et nous devons profiter de cette bonne dynamique pour attirer les jeunes, en leur montrant que la moto est facilement accessible et pas aussi coûteuse qu’on le pense. »