Un destin ancestral
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Un destin ancestral
Voilà tout ce qu’il me reste de mes ancêtres. Une antique armure ayant appartenu à l’un de mes aïeux. Une armure dont j’ai hérité, il y a de cela quelques semaines, d’un grand-père que je ne connaissais pas, dont je ne soupçonnais même pas l’existence. Orphelin de naissance, j’ignorais que, quelque part dans le monde, j’avais de la famille qui se souciait de mon sort.
Selon Marc, un ami historien curieux de la culture japonaise, il s’agirait du véritable équipement d’un samouraï, peut-être un rōnin, datant du 17e siècle. Il semblait réellement subjugué par cette vieille armure. Il pouvait passer des heures devant à l’observer, sans jamais oser la toucher de peur de ne l’abîmer. Il avait même pris quelques photos pour ses recherches. Et depuis que je l’avais récupéré, il passait chez moi tous les jours, juste pour la contempler. Elle avait un pouvoir étonnant sur lui. Il lui vouait une admiration que je ne comprenais pas.
Un dimanche, alors que je m’apprêtais à sortir, je perçus des murmures étranges provenant de ma bibliothèque. Je saisis un parapluie pour me défendre avant de m’enfoncer dans la pénombre du couloir. Mon arme en position défensive, je poussai la porte doucement et allumai la lampe. Personne. J’étais seul dans cette pièce immense. Pourtant, je n’étais pas fou, j’étais certain d’avoir entendu du bruit. Je fis rapidement le tour, sans rien trouver. Mes yeux se posèrent alors sur l’armure et mon sang se figea. Entourée d’une aura sombre et colorée, elle semblait vivante et m’appelait. Elle me parlait dans une langue ancestrale, une langue que jamais je n’avais apprise et que pourtant, je comprenais parfaitement. Elle me disait qu’elle m’avait choisi. Que dans mes veines coulaient le sang du grand rōnin Tagashi Miyamoto.
Je voulus m’éloigner, mettre de la distance entre elle et moi, mais mon corps refusait de répondre. Il était sous son pouvoir et exécutait ses ordres à elle. Contre ma volonté, je fis un pas vers elle et tendis le bras pour la caresser du bout du doigt. À son contact, une brûlure m’arracha un cri et des flashes envahir mon esprit, des images de bataille, des visions d’horreur, des leçons d’arts martiaux et de long monologue d’un vieux monsieur devant un miroir abîmé. Il se présenta comme étant mon grand-père et s’excusa pour son absence. Il pensait pouvoir me protéger de cet héritage maudit, mais il avait échoué et à présent, m’incombait ce devoir ancestral. Si je ne voulais pas sombrer dans la folie, je devais revêtir l’armure et embrasser mon destin de rōnin, comme lui auparavant.
Texte de L. S. Martins (15 minutes chrono, sans relecture).
D'après Image par Brigitte Werner de Pixabay: Samouraï Guerrier Épée - Image gratuite sur Pixabay