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Si je dois mourir, je ne partirai pas seul !

Si je dois mourir, je ne partirai pas seul !

Veröffentlicht am 3, Sept., 2021 Aktualisiert am 3, Sept., 2021 Kultur
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Si je dois mourir, je ne partirai pas seul !

Une nouvelle mission vouée à l’échec… Je le savais pertinemment et pourtant, il m’avait été inconcevable de refuser. Ils me tenaient. Si je voulais retrouver mon grade au sein de l’armée, je n’avais d’autre choix que de l’accepter. Foutu gouvernement !

Mon rôle était simple et sans danger : briefer une bande de rigolos sur la situation. Sur les monstres que nous allions affronter. Mais aucun d’eux ne m’a écouté. Bien trop occupés à rire et se foutre du pauvre fou que j’étais... Et comment leur en vouloir ? Comment auraient-ils pu imaginer une seconde ce que nous réservait cette maudite planète ? Seuls ces connards de scientifiques et de politiciens le savaient. Oh oui, ils le savaient… mais ils s’étaient bien gardé de nous mettre au parfum. Pour nous, il s’agissait d’une mission de sauvetage, mais pour eux… Pour eux, ce n’était qu’une question d’argent, rien de plus.

À notre arrivée, tout paraissait si calme. Aucun bruit. Aucun mouvement. Seulement un silence assourdissant et un vent glacial. Un frisson m’a parcouru l’échine. Quelque chose clochait. Le ciel était sombre, la planète lugubre et la colonie déserte. Et pourtant, de notre vaisseau, rien ne pouvait laisser présager de l’horreur que nous allions découvrir…

Je devais rester en arrière, bien au chaud dans la navette, mais le destin en a voulu autrement. Comment ai-je pu me laisser embarquer dans cette galère ? Comment ai-je fait pour me retrouver là, sans arme ni armure, nu face à ces putains de créatures qui ne veulent qu’une chose, me transformer en nid douillet pour leur progéniture ?

J’ai vu les militaires, censés me protéger, tomber un à un sous leurs griffes acérées. Ils n’étaient pas prêts pour ça… et moi non plus. Des centaines corps mutilés. Les installations réduites en miettes et maculées de sécrétions nauséabondes. Et d’étranges œufs géants desquels avaient jailli des choses inhumaines. Des insectes immondes et difformes.

Ma dernière heure était venue, je pouvais le sentir. Mais hors de question que je crève au milieu de cette merde sans me battre ! Si je devais mourir, je ne partirais pas seul. Et pour cela, je devais réagir.

Je réussis tant bien que mal à m’extirper de ma torpeur pour me diriger vers les corps mutilés de mes compagnons d’infortune. C’était une véritable boucherie. Des membres arrachés, les visages en charpie, les boyaux éparpillés. Impossible de savoir ce qui m’écœurait le plus : la vue de ce spectacle sanguinolent ou l’odeur abominable de l’hémoglobine ! Je ravalai un haut-le-cœur en ramassant tout ce qui pourrait éventuellement me servir dans mon dernier combat.

Résultat des courses, j’avais ramassé cinq grenades et un lance-flamme, dont le réservoir était à moitié vide. Ou à moitié plein… je devais rester positif ! Mais ces bestioles avaient la peau dure. Comme si elles étaient invincibles…

Je courus vers l’ancienne armurerie dans l’espoir vain de trouver un semblant de refuge. Toute cette base était infestée. Où que j’aille, je risquais de me trouver nez à nez avec l’une de ces choses. Mais je ne pouvais pas rester là-bas. Pas avec tous ces cadavres qui me dévisageaient. La culpabilité du survivant. Quelle connerie !

Les couloirs défilaient, tous identiques, éclairés par cette lumière blafarde digne d’un film d’horreur. Une voix synthétique ne cessait de répéter, au rythme d'une insupportable alarme, que des intrus avaient pénétré la zone. Comme si je l’ignorais…

Je pouvais les entendre ramper tout autour de moi, malgré ce bruit incessant. Ils jouaient avec moi, cachés dans les murs et dans les plafonds. Ils m’encerclaient. À bout de souffle, je me laissai tomber sur le sol métallique. À quoi bon courir ? Je n’avais aucune chance.

Je fermai les yeux, comme pour me donner du courage, en attendant qu’elles approchent. Après quelques minutes, je sentis enfin un souffle nauséabond sur mon visage. C’était le moment… Je dégoupillai les quelques grenades et, en ouvrant les yeux, fis un doigt d’honneur à ces monstres avant que tout ne parte en fumée.

 

30 minutes chrono, sans relecture. 

Texte de L.S.Martins en réponse au défi de La Guilde des écrivants (Écrivez une scène d'action de 500 mots minimum – une scène originale, non tirée de vos propres livres).

Image par OpenClipart-Vectors de Pixabay 

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