Faïlis
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Faïlis
– Il était une fois…
– Non pas comme ça. Tu sais que je déteste que tu me racontes des histoires comme si j’étais une enfant.
– Mais, ma chérie, sourit la mère en regardant tendrement sa fille, tu es encore une enfant.
– Non, c’est pas vrai, prononça la fillette avec un air boudeur. Je vais avoir 8 ans. Je ne suis plus un bébé.
– Oui, c’est vrai ma chérie. Comment veux-tu commencer cette histoire alors ?
– Je n’sais pas, maman. Mais pas comme ça.
– Très bien… Alors que penses-tu de : lorsque je n’étais qu’une enfant, j’aimais me promener dans la forêt. Surtout l’automne…
– C’est mieux… Pourquoi l’automne ?
– As-tu déjà remarqué les changements de couleurs des arbres ?
La petite fit un signe de la tête pour affirmer.
– Ces tons de rouge, de jaune et de vert qui se mélangent… J’ai toujours trouvé cela magnifique. L’air est encore doux. Les animaux ne sont pas encore en sommeil et nous émerveillent de leur chant. Et cette odeur… L’odeur de terre mouillée mêlée à celle de la mousse. Voilà pourquoi j’aime tant cette période de l’année.
La mère prit une courte pause. L’espace de quelques secondes, elle semblait loin… Perdue dans ses souvenirs de jeunesse. Lorsqu’elle reprit, sa voix, douce, était teintée de mélancolie :
– Je devais avoir à peu près ton âge. Un jour, je suis partie toute seule dans le bois juste derrière la maison de tes grands-parents. Je rêvais d’aventure. Fille unique dans une maison éloignée de toute civilisation, je n’avais pas réellement le choix. Je n’avais pas de télévision, ni de console de jeu. Non, pas que ça n’existait pas ! Non. Mes parents refusaient toutes distractions de ce genre. Alors, lorsque je n’étais pas en train d’étudier dans ma chambre, je passais des heures dans la nature. Je m’inventais des amis avec qui parler… Jouer. Jusqu’au jour où j’aperçus une drôle d’ombre. Ce n’était pas la première fois que j’avais impression d’être épiée. Mais ce jour-là, l’étrange créature se présenta à moi.
– C’était quoi ? demanda la fillette.
Dans ses yeux emplis de sommeil brillait une étincelle de curiosité. Les couvertures jusqu’au nez, elle allait bientôt s’endormir. Et pourtant, elle luttait contre l’appel de Morphée pour connaître la suite de l’histoire.
– C’était une fée. Une véritable fée. Elle était un peu plus petite que moi. Les yeux d’un vert saisissant, ses cheveux courts d’un blanc scintillant. Et ces ailes… Si fines, presque invisibles. Elle s’appelait Faïlis. Elle m'avait vu plusieurs fois toute seule et était curieuse. Il faut dire que je devais paraître un peu bizarre à parler toute seule et à fendre l’air avec un bâton.
Un rire étouffé sortit de la gorge de la fillette endormie. Elle était partie dans un monde lointain. Celui des fées. La jeune femme embrassa le front de son enfant et resta, quelques instants, près d’elle. Elle aussi semblait ailleurs… Son sourire disparut peu à peu. Une larme coula sur sa joue. Dans un chuchotement, elle ajouta :
– Je suis désolée Faïlis… Tellement désolée.
Elle sortit de la chambre, sans un bruit, jeta un dernier regard tendre à sa petite fille et partit. Jamais, elle ne lui dira ce qui est arrivé à son amie.
Jamais, elle ne lui avouera au combien la vie avait été cruelle avec cette créature fabuleuse. Jamais, elle ne la laissera entrevoir la noirceur de l’être humain.
25 minutes chrono, sans relecture.
Texte de L.S.Martins
Image par 1980supra de Pixabay : Fée Fantaisie Magie - Photo gratuite sur Pixabay