

Opération suicide
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Opération suicide
Putain ! Jamais je n'aurais pensé pouvoir leur échapper. Je n'ai pas vu le jour depuis des semaines, sans le moindre espoir de sortir d'ici vivant. Je sais pertinemment que Tony ne viendra pas me sauver. Il ne fait que suivre mes ordres, comme toujours. Pourtant, je ne peux pas m'empêcher de lui en vouloir. De me demander où va vraiment sa loyauté et je me sens vraiment con pour ça. Il est comme un frère pour moi, mais les tortures et les échanges avec Marco de ces derniers jours m'ont retourné le cerveau. J'en ai parfaitement conscience. Je suis délirant. C'est sans doute pour cette raison qu'ils m'ont sous-estimé. Une négligence qu'ils vont payer cher.
Le soleil brûlant se lève sur le paysage désertique et la chaleur de ce début de matinée est déjà étouffante. Le GPS du SUV indique que je me trouve à plusieurs centaines de kilomètres de ma planque principale. Comment ont-ils pu me déplacer si loin sans que je ne m'en rende compte ? C'est physiquement inconcevable que je puisse survivre à une telle distance de la pierre de vie à laquelle je suis lié. Celle que je garde précieusement dans un coffre dans l'un des dédales qui courent sous la bâtisse. Personne n'en connaît l'existence. Pas même Tony.
— John ... Tu m'entends...
La console de la voiture grésille et la voix nasillarde de Marco résonne dans l'habitacle.
— Marco ! Désolé d'avoir dû partir avant le petit-déjeuner, mais on m'attend ailleurs.
Je serre le volant jusqu'à ce que mes doigts me fassent mal et que mes jointures blanchissent. Je savais que le véhicule était équipé d'un système de traçage, mais j'espérais avoir plus de temps. L'équipe de jour ne devait pas arriver avant encore deux heures. Fait chier !
— ... Tu ne peux pas m'échapper, John. Tu es sur mon territoire...
— Je tente quand même ma chance ! craché-je avant de donner un coup dans l'écran de contrôle.
Ma main saigne, et le problème n'est pas résolu : Marco peut toujours me suivre grâce à la puce planquée quelque part dans toute cette électronique de pointe. Mais ça fait un bien fou...
Je stoppe le SUV au beau milieu de la route et je sors le téléphone dérobé sur l'un des corps de mes geôliers. Toujours pas de réseau. Merde ! Je me trouve en zone hostile, muni d'une arme avec 10 balles, un smartphone à peine chargé. Et je n'ose imaginer ce qui m'attend dehors. Depuis les Catastrophes, des monstres grouillent sous la surface des déserts. Mais personne ne s'en est encore sorti vivant pour les décrire réellement.
Je descends du véhicule, les dents serrées à cause de la morsure des rayons du soleil sur ma peau. Il s'avère que je suis bien plus au sud que je ne le pensais. Me lancer dans la traversée du désert sans une quelconque protection est du suicide.
Je claque la porte avec rage et me précipite vers l'arrière. Franchement, j'espère qu'ils ont laissé un peu de matériel dans le coffre.
— Merci, déesse !
Je ne peux pas croire ma chance. C'est exactement ce dont j'ai besoin : des armes, une combinaison, une paire de chaussures et un sac de survie. Tellement parfait que ça semble irréel, comme si quelqu'un avait prévu mon évasion...
Un craquement me fait sursauter. Quelqu'un se tient juste derrière moi, une présence glaciale que je ne peux ignorer. Je sens l'urgence m'envahir alors que je me tourne brusquement, revolver à la main, pour faire face à une créature tout droit sortie des enfers : sa peau gris acier brille d'une lueur sinistre, ses longues dents sont acérées comme des rasoirs, son crâne lisse et froid, son corps massif et menaçant. Nous nous observons en silence, chacun évaluant les faiblesses de l'autre, une tension mortelle dans l'air. Une seule erreur pourrait m'être fatale. Je n'aurai pas de seconde chance avant qu'elle ne m'arrache la tête avec ses immenses griffes.
Un point rouge lumineux apparaît sur la poitrine du monstre. Il y a quelqu'un d'autre ici. Ennemi ou ami, aucune idée. Pour l'instant, nous semblons tous deux du même camp. Luttant contre un adversaire bien plus dangereux que n'importe quel humain. J'entends le sifflement de la balle traversant l'air, déchirant la peau de ma joue avant de s'enfoncer dans la chair de la bête devant moi. Son sang m'éclabousse. Chaud et collant. Pourtant, elle ne bouge pas. Elle se dresse devant moi, toujours menaçante, en hurlant.
— Fait chier, laché-je.
Je plonge dans le coffre du SUV refermant la portière au dernier moment pour échapper à la créature qui se jette sur moi. Je me faufile sur la banquette arrière, l'arme prête, les yeux rivés sur le démon qui se déchaîne sur la vitre teintée. Il ne me reste que quelques minutes avant qu'elle ne cède. Probablement beaucoup moins.
Je tends les doigts vers la poignée à gauche et ouvre doucement. Je ne sais pas où se trouve le tireur. Ni s'il a l'intention de me tuer ou de m'aider, mais je n'ai pas le luxe de m'en soucier. Chaque seconde compte face à ce montre. Lorsque je me laisse tomber sur le sol poussiéreux, une roquette frappe le SUV, les propulsant dans les airs, lui et cette bête sanguinaire. Malheureusement, je me trouve trop près. Le feu m'engloutit et les débris de métal s'abattent sur moi. Une douleur fulgurante me paralyse. Même l'adrénaline qui pulse dans mes veines ne parvient pas à me maintenir conscient. Je me sens glissant, me retrouvant attiré vers un monde encore plus noir que celui-ci.
— John ! Merde, mec ! Reste avec moi...
Texte de L. S. Martins (30 minutes chrono, sans relecture).
Image par haim charbit de Pixabay : Désert Dunes Route - Photo gratuite sur Pixabay

