Dia et Glioper
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Dia et Glioper
Tous les soirs, alors que maman rangeait la cuisine après le souper, mon père s’installait près du feu toujours avec sa pipe et son verre de gnole. Et tous les soirs, je me hissais sur ses genoux pour me laisser bercer par sa voix épaisse et son rire rauque. Pour me laisser enivrer par son odeur de sel et de tabac…
- Mon fils, quand tu seras plus grand et que ta mère te laissera sortir de ses jupons, on sillonnera les océans et on ira la voir.
Ma mère sourit en levant les yeux au ciel et mon père lui fit un clin d’œil. Comme chaque fois.
- Mais pour l’heure, je vais te raconter l’histoire de Dia… Savais-tu qu’elle est descendu des cieux par amour pour un marin ? On raconte que Glioper était un jeune homme très beau et très courtisé, mais il n’avait d’yeux que pour Dia, une déesse méconnue. Il l’aurait aperçu son visage délicat un jour d’orage alors que son navire chavirait.
Mon père tira sur sa pipe, souffla la fumée en forme de cercles avant de continuer :
- Telle une sirène, elle brava la mer déchaînée pour le sauver et vint le déposer sur la plage d’une île minuscule. L’île de Cahuica. Elle ne le quitta qu’au petit jour, quand enfin, il ouvrit les yeux. Grave erreur… Un dieu n’a pas le droit de se montrer aux humains. Alors pour cela, elle fut bannie et condamnée à vivre sur Terre.
- Pourquoi vivre sur Terre est une punition dans toutes tes histoires, papa ?
- Tu comprendras bien assez vite, mon petit… Où en étais-je ? Ah oui ! Lorsque Dia revint sur l’île, près de vingt années s’étaient écoulées. Glioper avait vieilli, mais jamais ne l’avait oublié. Le marin avait bâti une magnifique forteresse surplombée d’une gigantesque statue. Juste pour elle. Pour lui prouver son amour…
- Il a fait ça tout seul ?
- C’est ce que l’on raconte. L’amour fait faire des choses prodigieuses, tu sais.
- Il est tard, tu devrais déjà être au lit…
Ma mère s’était approchée pour nous écouter. Bien trop absorbé par l’histoire et surtout concentré pour ne pas laisser le sommeil m’emporter, je ne l’avais pas vu. Elle saisit une couverture et la posa sur moi avant de m’embrasser le front. Elle sentait bon les fleurs et l’air frais. Comme une brise de printemps.
- Je finis mon histoire et je l’y accompagne, ma chérie.
- D’accord, mais ne tarde pas trop... il dort presque.
Elle me caressa la joue et s’assit sur l’accoudoir du fauteuil, tout contre nous. Mon père reprit son histoire, d’une voix suave telle un chuchotement.
- Ils vécurent des années ensemble, heureux et amoureux. Et lorsque le marin rendit son dernier souffle, on dit que Dia, ne pouvant supporter la douleur, alla se réfugier dans la statue. Elle déploya ses ailes et leva les mains au ciel pour prier ses pairs d’accepter Glioper parmi eux. Fin.
Texte de L. S. Martins (20 minutes chrono, sans relecture).
D'après Image par Enrique Meseguer de Pixabay : Statue De L'Ange Île Mer - Image gratuite sur Pixabay