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C'était fini

C'était fini

Veröffentlicht am 6, Feb., 2021 Aktualisiert am 6, Feb., 2021 Kultur
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C'était fini

C’était fini. Plus aucun danger. Nous étions libres après plus d’un an d’angoisse et de cauchemar... Enfin pour les autres. Mes voisins hurlaient de joie. Leur télévision criait que le miracle que nous attendions tous s’était enfin réalisé. Fini le silence enchanté par les chants des oiseaux. Fini l’odeur exquise de la nature au lever du jour. Dans la rue, les animaux avaient pris peur et s’étaient enfuis pour laisser la place à une foule hystérique. Par ma fenêtre, je pouvais entendre des fous rires, des embrassades, des cris de soulagement.

La Covid, comme disaient les scientifiques, avait tout simplement disparu ! Pas seulement le temps pour nous de pleurer nos morts et fêter nos vivants. Non. Évaporé ! Personne n’en connaissait la véritable raison et tout le monde semblait s’en moquer. Déconfinés, décomplexés, comme frappés d’une amnésie certaine, nous pouvions enfin sortir, nous promener, nous rencontrer… Sans contrôle, sans risque, sans masque !

Pourquoi ? Pourquoi nous laisser tranquille après tant de morts ? Il y a encore quelques jours, les médecins annonçaient une nouvelle mutation, plus dangereuse, plus foudroyante. Alors que s’était-il passé ?

Prise de vertiges, je fermais toutes mes fenêtres et m’isolais. J’avais besoin de retourner dans mon cocon, de réfléchir. Que m’était-il arrivé ? Pourquoi avais-je si peur soudain ? J’aurais dû être heureuse. Faire comme les autres. Sortir. Jouir de temps clément. Sentir la brise délicieuse, prometteuse des beaux jours sur mon visage enfin dévoilé. Mais au lieu de cela, je m’étais recluse. Emmitouflée dans un plaid, entourée de mes deux chats, j’étais comme prise d’une panique étrange.

La journée passa. Les bruits de fête se calmèrent. Peut-être par habitude. Il était 18 heures. J’osais alors m’aventurer dehors. Timidement, je marchais dans les rues désertes. Éblouies par les néons. Écœurée par cet immonde parfum, savant mélange d’urine et de pollution. Une journée ! Tout ce qu’il nous a fallu pour redonner à cette ville son charme d’antan : tags sur les murs, papiers, crachats et mégots au sol…  

Je contemplais notre misérable œuvre, lorsque j’aperçus cet homme sur les marches d’un immeuble décrépit. Mon premier réflexe avait été de recouvrir mon visage. Il me regardait étrangement. Je devais avoir l’air d’une folle…

- T’en fais pas ! Moi aussi, je cherchais le calme pour sortir ! m’avait-il lancé, sans bouger.

Je ne pus lui répondre. J’en étais bien incapable. La gorge sèche. Les jambes tremblantes. La vue vacillante. Je fis soudain demi-tour et, aussi vite que mon corps me le permit, je retournais dans mon petit appartement. Je ne pus respirer normalement qu’une fois ma porte fermée à clé.

Pourquoi ? Pourquoi réagir de cette façon ?

Parce que je n’avais rien oublié.

30 minutes chrono, sans relecture.
En réponse au défi lancé par Marjolaine Séréduik sur les RS. 

Texte de L.S.Martins

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