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Passé revisité

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Veröffentlicht am 15, Okt., 2025 Aktualisiert am 15, Okt., 2025 Drama
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Pourquoi a-t-il fallu que j'accepte ce défi stupide ? Pourquoi a-t-il fallu que j'accepte de revivre mon pire souvenir ? Ce soir où ma vie entière a basculé...


20 juillet 1998. Une soirée d'été pluvieuse et triste. Je n'avais pas 15 ans et, pourtant, chaque seconde, chaque détail est encore gravé dans ma mémoire.


Caché derrière un buisson, juste devant l'abri-bus de mon ancien quartier, j'attends. Dans quelques minutes, une version plus jeune de moi devrait apparaître dans l'ombre du bâtiment, le visage dissimulé sous ma casquette rouge préférée.


Un. Deux. Trois. Et me voilà ! Je me regarde longer le mur tout en guettant nerveusement les fenêtres du vieil appartement de mes parents. À l'époque, je n'avais pas le droit de sortir après 20 h, mais il était hors de question que je manque encore une fête.


Le jeune garçon court sans un bruit et file en direction de la forêt. Ce qu'il ignore, c'est que son petit frère le suit. Il est juste derrière, invisible, reproduisant le moindre de ses gestes. Si je n'avais pas su, je ne l'aurais probablement pas remarqué. Comme je n'aurais pas remarqué la camionnette blanche garée au coin de la rue.


Une corde de douleur s'enroule autour de ma gorge. Mon cœur s'emballe et tout mon corps se tend. Je n'arrive plus à bouger. Rongé par la peur et la culpabilité. Pourtant, je me refuse de n'être qu'un spectateur impuissant. Pas alors que je suis responsable de ce qui va arriver à Léo.


Je lâche un lourd soupir et je sors de ma cachette. Je n'ai pas le droit de me parler, ni même de m'approcher de mon frère. Mais peut-être que je peux faire partir ce pervers. Ce taré.


Je ramasse une grosse pierre sur le bord du trottoir et avance d'un pas assuré vers le véhicule suspect. Le chausseur est assis derrière le volant, observant la scène. Dans le noir, je ne perçois rien d'autre que le rouge incandescent de sa cigarette. D'un geste vif et précis, je lance mon projectile dans le pare-brise. Je ne cherche pas à fuir. Je reste devant la camionnette et j'attends que l'homme descende. Une diversion pour donner une chance à Léo.


C'est un géant. Un monstre tout droit sorti de mes plus sombres cauchemars. Il se tient juste devant moi, la rage dans les yeux, les mâchoires serrées. Il m'observe sans un mot. Évalue mes faiblesses. Mes craintes. Je vais très certainement mourir ce soir, mais peu importe si cela permet de sauver la vie de mon petit frère.


Soudain, il devient flou et tout se met à tourner autour de moi. Je ferme les yeux, tentant vainement de garder l'équilibre. Une violente nausée me retourne l'estomac et ma tête est comme prise dans un étau. Je suffoque. Le silence devient brouhaha. Rires et bruits de verres entrechoqués. Je suis de retour chez moi, assis sur le canapé avec mes amis.


— Léo ! appelé-je d'une voix tremblante.


Une main amicale se pose sur mon épaule et le doux parfum de lilas de Camille m'enveloppe.


— Je me doutais que ce serait ce souvenir, murmure-t-elle. Mais le passé reste le passé. Rien ne peut être changé. Pas sans en payer le prix.


Elle me tend une photo de Léo et moi. Nous n'étions que des enfants. Lui peut-être 10 ans et moi 15. Puis elle me serre tendrement dans ses bras. Alors seulement, je comprends. Les souvenirs de cette terrible soirée remontent un à un. De ce 20 juillet 1998. Ce soir-là, je voulais absolument sortir. Rejoindre tous mes amis chez Ethan. Mais mes parents m'avaient puni. Encore. Et j'avais désobéi. Encore.


J'étais passé par la fenêtre de ma chambre et j'avais couru à travers la forêt, directement chez Ethan. Sans m'apercevoir que Léo me suivait. Ce n'est qu'une fois arrivé que j'ai aperçu la maigre silhouette de mon petit frère. En l'attrapant par le bras, je l'avais poussé vers la forêt et ordonné de rentrer. Bien sûr, il avait refusé et s'était mis à pleurer. Il ne voulait pas traverser la forêt tout seul. Il voulait rester avec moi.


Si j'avais été un bon frère, je l'aurais raccompagné. Je ne l'aurais pas enfermé dans une chambre au premier pour avoir la paix. Et, alors, il ne se serait pas noyé dans la piscine en essayant de fuir par la fenêtre.


Une larme solitaire coule sur ma joue et je l'essuie rapidement.


Demain, je réessaierai. Demain, je le sauverai.



Texte de L. S. Martins (30 minutes chrono, sans relecture) produit lors d'un atelier d'écriture.

Image disponible sur Pixabay : Forêt Sombre La Nature - Photo gratuite sur Pixabay


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