The climb (2020) Michael Angelo Covino
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The climb (2020) Michael Angelo Covino
Best Friends Forever
Tout dans The climb clignote « film indépendant américain ». Le réalisateur, Michael Angelo Covino, est un jeune homme originaire de New-York qui a travaillé sur des films sélectionnés dans divers festivals tels que le SXSW (South by Southwest ) ou le Festival de Tribeca, et primés aux Independent Spirit John Cassavetes Award. C'est son deuxième film, et il a d'ailleurs été sélectionné au Festival de Sundance, au Tiff de Toronto, à la section Un certain regard du Festival de Cannes, où il a été le Coup de cœur du Jury, ainsi qu'au Festival de Deauville, où il a reçu le Prix du Jury : n'en jetez-plus ! Il a été écrit par Covino et son meilleur ami, Kyle Marvin, avec qui il travaille depuis dix ans, avec qui il joue dedans, et ils se sont inspirés de leur propre vécu. Leur chef opérateur Zach Kuperstein a travaillé sur une palanquée de court-métrages et a été remarqué pour sa collaboration avec Nicolas Pesce, à qui l'on doit récemment The grudge.
Dans le sud de la France, Mike et Kyle font du vélo. Le premier a plus l'habitude que son ami et l'encourage en bavardant avec lui. Ils discutent en particulier de la vie sentimentale de Kyle, qui a enfin trouvé l'amour de sa vie en la personne d'Ava, qu'il va bientôt épouser. C'est en montant une pente abrupte que Mike choisit de révéler à son meilleur ami qu'il couche avec sa fiancée depuis trois ans. Hébété, Kyle ne sait pas trop quoi dire et se fait bientôt distancer. Soudain il entend une bagarre : c'est Mike qui a provoqué un homme qui passait par là en voiture, et il se fait tabasser. Ils se retrouvent à l'hôpital, ne comprenant pas un traître mot de ce que dit le médecin. Kyle s'isole avec lui dans la pièce d'à côté et Ava arrive, trouvant Mike et lui demandant de ses nouvelles. Il lui dit alors qu'il a tout raconté à Kyle et, malgré quelques protestations pour la forme, embrasse Ava. C'est à ce moment que Kyle revient dans la pièce et les surprend.
Le sous-titre de The climb pourrait être Deux hommes sous influence. Car les références du film sont évidentes, et les auteurs n'ont pas trop l'air de s'en cacher vu qu'elles sont surlignées au marqueur durant tout le long-métrage. L'histoire commence en France, c'est déjà un indice, et l'on y écoute beaucoup de chansons hexagonales. Pas forcément de la variété très récente d’ailleurs, plutôt du Georges Brassens ou bien du Gilbert Bécaud. On est limite dans le cliché, surtout quand on voit apparaître une Citroën 2 CV en plein milieu de nulle part, mais bon, passons. Les inspirations ne s'arrêtent pas là, une des scènes se déroulant dans un cinéma qui passe un film de Pierre Étaix, ce qui n'est pas banal, mais aussi César et Rosalie. On pourrait ainsi dire que, si le réalisateur a l'honnêteté de ne pas cacher ses figures tutélaires, elles écrasent tout de même ce qui n'est finalement qu'un petit film de potes.
Car on peut clairement qualifier The climb de bromance, c'est même le prototype de ce genre à la mode. Les deux personnages principaux ne vont cesser de se chamailler et de se réconcilier, à intervalles de temps espacés. Ce dispositif d'ellipse permanente est d'ailleurs assez intéressant, il permet de voir l'évolution, ou plutôt l'absence d'évolution, de nos deux protagonistes aux caractères bien différents. Si l'un est exaspérant et concentre toute l'attention, l'autre est beaucoup plus timide, mais tout aussi énervant dans son côté mou et apathique. Malgré tout, bon an mal an, on s'attache peu ou prou à ces deux paumés qui ont besoin l'un de l'autre. Leur relation fusionnelle n'est tout de même pas assez poussée, la sacrosainte morale hétéronormée empêchant tout rapprochement, toute ambiguïté. Ce qui pourrait être ne serait-ce qu'un peu sulfureux reste très sage et un peu ennuyeux.
Le seul moment de The climb qui sort un peu des sentiers battus se concentre en une scène de fête familiale, où d'ailleurs seul l'un des deux héros apparaît. C'est là que l'on va découvrir des personnages hauts en couleurs comme les sœurs de Kyle, vachardes à souhait, ou bien une grand-mère à la masse ou une mère possessive. C'est ce piquant que l'on souhaiterait voir plus souvent durant le long-métrage, et d'ailleurs la mise en scène s'envole un peu durant cette séquence aux répliques savoureuses. Le reste du film est beaucoup trop bavard, on sent bien que la parole est le moteur, mais le rythme en pâtit quelque peu. Le film n'est pas très long, et pourtant on se surprend régulièrement à se demander combien de temps il reste encore. Pour résumer, on peut dire qu'on est en présence d'un gentil petit film, sympatoche comme qui dirait, qui ne casse pas trois pattes à un canard mais se laisse regarder.