Le Rosalinda
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Le Rosalinda
Le « Rosalinda ». Vieux cargo disparu dans les années 20. Les plus superstitieux, ceux qui traînent la nuit dans l’unique bar miteux du port, racontent qu’il s’agit d’un navire fantôme. Il se serait échoué sur nos côtes mortelles lors de la fameuse tempête de juillet 1921. Cette nuit-là, le phare était éteint. La visibilité inexistante et la mer déchaînée.
Personne ne sait ce qu’il s’est réellement passé. Mais les gens ne peuvent s’empêcher d’inventer des histoires. D’après les pêcheurs du coin, le « Rosalinda » se serait fracassé contre les rochers, juste devant le phare, dans une plainte angoissante. « Un bruit à réveiller les morts », comme ils s’accordaient à dire. Sauf, qu’au petit matin, il avait disparu. 300 tonnes de carlingues, une cargaison et un équipage entier. Disparus. Tout comme le gardien du phare, mon arrière-grand-père. C’était sa punition. Notre malédiction.
J’étais le premier fils d’une famille de 7 enfants, comme mon père, mon grand-père et mon arrière-grand-père avant moi. Tous destinés à tenir ce phare allumé… Qu’il pleuve ou qu’il vente, telle était notre mission. Tous partis par une nuit calme, désertant cette vieille tour.
Aujourd’hui, c’est mon tour. Le « Rosalinda » est venu me chercher, mais je serais le dernier. Je n’ai fondé aucune famille. La malédiction devait s’arrêter avec moi. Elle avait causé beaucoup de trop de chagrin.
Cette nuit, je serai sa dernière victime.
10 minutes chrono, sans relecture.
Texte de L.S.Martins
Image par Three-shots de Pixabay : Mer Océan Bateau - Photo gratuite sur Pixabay