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Hansel et Gretel - conte revisité

Hansel et Gretel - conte revisité

Pubblicato 14 lug 2021 Aggiornato 14 lug 2021 Cultura
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Hansel et Gretel - conte revisité

Vous me connaissez certainement à travers ce conte pour enfants, Hansel et Gretel. Hansel… j’ai été affublé de ce nom abominable par l’auteur, un soûlard rencontré dans une taverne au Nord de la forêt. Ce jour-là, nous rentrions, ma sœur et moi, d’une chasse aux cons.

L’histoire se termine plutôt bien pour nous, mais ce n’est que pure fantaisie. Aucune fin heureuse. Aucun trésor ni retrouvailles. Et qui pourrait être assez stupide pour croire qu’un canard serait capable de faire traverser un court d’eau, deux enfants aussi maigres soient-ils. Pas avec un courant aussi rapide, aussi violent… Du grand n’importe quoi !

Laissez-moi vous raconter rapidement notre mésaventure.

Nos parents étaient d’humbles paysans vivant à l’orée de la forêt maudite. Nous n’étions pas très riches, certes, mais cela nous suffisait. Nous étions heureux. Ma mère cultivait des plantes médicinales pour les vendre sur le marché, à quelques kilomètres de chez nous. Mon père, lui, élevait des bêtes pour faire du fromage. Quant à Marie et moi, nous les aidions comme on le pouvait.

Un jour de grand froid, ma mère est revenue en pleurs, le visage tuméfié. Les hommes du village voisin s’en étaient pris à elle. Tout ça parce que leurs récoltes avaient été mauvaises. Et pourquoi en serait-elle coupable ? À cause de sa couleur de peau…

Ah oui… C’est vrai. J’ai omis de vous donner un détail. Ma mère était noire !

Mon père était fou de rage. Il faisait les cent pas dans le salon en hurlant, pendant que ma petite sœur nettoyait le visage de notre pauvre mère.

Le soir venu, alors que nous étions couchés, Marie et moi, j’ai entendu mes parents discuter. Ils disaient que c’était beaucoup trop dangereux de rester ici. Que nous étions tous en danger. Mais personne ne connaissait notre existence. Personne du village n’avait jamais aperçu ni Marie, ni moi.

Elle a supplié notre père de nous mettre à l’abri dans la forêt. De nous conduire auprès de la vieille guérisseuse. Devant les larmes de son épouse, il n’a pu résister. Il a accepté de nous y emmener le lendemain matin, après lui avoir fait promettre de revenir nous chercher plus tard… quand le danger serait passé.

Au soleil levant, ma mère est venue nous réveiller tendrement, en nous embrassant. Les yeux embués, elle nous a expliqués que nous devions accompagner notre père dans les bois. Qu’il avait besoin de notre aide.

Un maigre casse-croute dans la besace et quelques cailloux ramassés dans la nuit, lorsque tout le monde dormait, je les suivais en balisant notre chemin. Hors de question de rester loin de nos parents s’ils étaient menacés.

Après plusieurs heures de marche, une petite maison dans un piteux état s’est dessinée devant nous. L’endroit parfait pour manger et se reposer, d’après notre père.

Lorsque nous nous sommes approché de la porte, une dame âgée chétive, habillée de lambeaux sales, nous a accueilli.

- Bienvenue. Vous devez être fatigués. Entrez, je vous prie…

Les bras ouverts, le sourire aux lèvres, elle nous a invités à entrer et à nous asseoir. Sans aucune hésitation, nous avons franchi le seuil fragile de cette bicoque et nous nous sommes installés dans un fauteuil couvert de poussières et de moisis.

Après avoir grignoté, notre père nous a laissés avec cette femme étrange nous demandant de nous reposer un peu avant de le rejoindre. Je savais pertinemment que c’était une ruse pour partir sans nous, mais je ne dis rien…

Je regardais ma sœur s’endormir, blottie dans ma veste. Je devais veiller sur elle. La protéger… Elle avait l’air d’un ange et avait besoin de recouvrer ses forces pour le voyage de retour.

Mais la vieille dame en avait décidé autrement. Elle avait une tout autre idée en tête... car elle n’était la guérisseuse dont avait parlé notre mère. Oh, non… elle était une véritable sorcière. Sombre et cruelle. Elle avait usurpé l’identité de cette pauvre femme après l’avoir tuée et jetée en pâture à ses molosses. Deux monstres hideux.

Pour la suite, l’histoire dit vrai. Cette sorcière était bien décidée à nous engraisser pour nous dévorer… et comme s’est amusé à écrire l’un de ces frères Grimm, elle finit dans son propre four grâce à la ruse de ma sœur !

Enfin libres, après plusieurs jours de calvaire, nous étions sur le chemin de la maison. Les petits cailloux nous ont permis de rentrer sans encombre. Mais lorsqu’enfin nous sommes arrivés, une odeur épouvantable de brûlé m’a saisi la gorge. Il était trop tard. Les villageois avaient mis le feu à notre maison et tué nos parents.

Je ne pourrais jamais oublier la tristesse, la détresse de ma petite sœur. Impossible de la calmer… Et ce jour-là, je lui ai fait la promesse de ne jamais la quitter et de venger la mort de nos parents en punissant tous ces idiots ignorants. 

 

Texte de L.S.Martins issu de l'atelier d'écriture de Blobs editions.

D'après la consigne suivante : réécrire librement le conte que vous aurez choisi. 

Image par Vicki Hamilton de Pixabay : Enfants Conte De Fées Chemin Des - Image gratuite sur Pixabay

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