Ericlios
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Ericlios
Je suis le descendant de l’illustre Ericlios. Le légendaire centurion qui affronta, seul, le titan Demios. Celui qui ridiculisa le grand Hercule par son courage et sa détermination.
Tout comme Ericlios, je viens d’un petit village, du nom de Skegness, isolé dans la montagne. Mais les temps ont bien changé, fort heureusement. Sans quoi, je ne serais assurément pas ici pour vous conter toutes les légendes de notre belle nation.
À une époque pas si lointaine, seuls les plus forts avaient le droit de vivre à Skegness. Un tri fait dès la naissance par le Roi en personne. Il jugeait, sur des critères bien obscurs, qui, des enfants – fille ou garçon - donneraient de fiers et puissants combattants. Les autres étaient donnés en pâtures aux porcs. Un sort cruel auquel Ericlios a pu échapper grâce à l’amour de sa mère, Liola.
Liola était d’une beauté indescriptible et d’une intelligence singulière, mais en contrepartie, les Dieux lui ôtèrent toute chance d’enfanter. Après de nombreuses fausses-couches, elle abandonna l’idée même d’être mère et se concentra sur ce qu’elle savait faire de mieux : se battre. Liola était une guerrière hors pair, rapide et agile. Depuis ses 5 ans, elle n’avait perdu aucun combat. Quel que soit l’adversaire face à elle, elle était capable d’analyser ses mouvements et de déceler sa faille en une fraction de seconde pour frapper juste et fort.
Le lendemain de ses 25 ans, elle se sentit nauséeuse et lasse. Mettant cela sur le compte de l’orgie de la veille, elle se prépara et se rendit à l’arène pour son entraînement quotidien. En chemin, elle rencontra une vieille dame qui lui saisit le bras et l’a mis en garde :
- Prudence. Vous ne devriez pas vous battre. Les Dieux vous ont fait le plus beau présent. Vous allez avoir un enfant.
N’y croyant pas, Liola passa son chemin, mais une douleur aiguë la foudroya. Elle s’effondra et perdit connaissance au beau milieu de la rue, sous le regard inquiet de ses amis.
Elle ne se réveilla que neuf mois plus tard, le ventre bien arrondi, les joues creuses. Les médecins s’agitaient autour de son lit, son enfant s’apprêtait à venir au monde. Il n’y eut aucun cri. Aucun pleur. Seulement quelques respirations saccadées et des efforts de poussée. Quand Liola prit son fils pour la première fois dans ses bras, une joie immense et un amour brûlant la saisirent. Elle était mère. Enfin.
Le Roi fit soudain son apparition dans la pièce froide et stérile dans laquelle Liola avait été installée. C’était l’heure du jugement. Poussant l’équipe médicale, il s’approcha du jeune garçon, le prit par les pieds et déclara qu’il serait servi aux cochons le soir même. Liola ne pouvait accepter une telle chose et le mit alors au défi de lui retirer son enfant. Après de longues minutes d’un rire tonitruant, le Roi la regarda avec mépris et, avant de se retirer, lui donna rendez-vous à 16 heures tapantes dans l’arène.
Liola était décidé. Elle tuerait quiconque essaierait de lui enlever son fils. Qu’il soit roi ou non. Elle se leva, vacillante, et après une brève toilette, elle s’habilla. Son corps semblait lourd et fragile, mais elle ne s’en soucia pas. Elle enfila son armure et saisit son épée pour s’échauffer. Les premiers mouvements étaient gauches et imprécis, comme si ses muscles étaient encore endormis. Avec une détermination sans faille, elle continua ses exercices, le front perlé de sueur et le visage crispé. Chaque rotation, inflexion ou saut, lui tirait un cri. Pourtant, elle ne s’arrêta pas jusqu’à l’heure du combat.
L’arène était pleine. Tous s’inquiétaient pour elle. Une femme alitée depuis si longtemps, venant de mettre au monde, n’a pas sa place dans un duel. Elle devrait être dans son lit avec son petit, à profiter des quelques heures qui leur sont accordées. Mais pas Liola. Elle se tenait debout, défiants le peuple du regard. Attendant que le Roi fasse son entrée. Son fils contre elle, protégé sous son armure.
Le combat ne dura que quelques minutes : Liola se tenait immobile, observant la chorégraphie désordonnée de son adversaire, puis avec une précision mortelle, elle s’abattit sur le Roi l’épée sur la jugulaire. L’homme acculé contre le sol n’avait aucune échappatoire. Liola le tenait et au moindre mouvement la pointe de sa lame acérée déchirerait sa peau fine et pale.
- Ce soir, je quitterais le village avec mon fils. Personne ne nous en empêchera. Personne ne nous suivra. Je l’élèverai loin de vos manigances et ferais de lui le combattant le plus redouté de la contré.
Et sans un regard à la foule, elle partit.
Texte de L. S. Martins (30 minutes chrono, sans relecture).
D'après Image par Mystic Art Design de Pixabay : Titane Combattant Paysage - Photo gratuite sur Pixabay