Direction l'Aiguille !
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Direction l'Aiguille !
- T'es déjà monté jusqu’à l’Aiguille, Hiolas ?
- Non, jamais. C’est bien trop dangereux.
- Pourtant, les moines s’y sont bien installés. Ils ont même contruit cette forteresse, c'est que ça doit pas être si dangeureux que ça !
- C’est ce qu’on raconte, effectivement. Mais personne n’a pu vérifier cette histoire. Personne n’a jamais osé s’y aventurer et aucun des moines n’a quitté cette île. Enfin, pas que je sache.
Hiolas regardait fixement le rocher étrange face à lui. Les eaux les séparaient de tout danger, mais il ne pouvait s’empêcher de trembler à l’idée de devoir s’y rendre. Il n’était pas prêt pour affronter un tel périple. Et Arios, non plus, quoi qu’il en dise.
Deux mômes affrontant le géant. Le tableau était risible et la quête vouée à l’échec, mais ils n’avaient guère le choix. Les anciens avaient décidé pour eux. Même les cieux étaient contre eux. Les deux croissants voilés par la brume annonçaient le début de la prophétie. Un texte vieux de mille ans dont aucun des habitants ne semblait enclin à remettre en question.
- À ton avis, on va trouver quoi là-bas ?
- Comment veux-tu que je sache, Arios ?
- Bah, c’est toi le plus intelligent de nous deux. C’est toi le sauveur dont parle ce fichu bout de papier. Moi, je ne suis que ton écuyer !
- Très amusant…
Hiolas était effectivement le plus brillant des deux jeunes hommes. Un homme de sciences et de lettres passionné par les légendes et l’alchimie. Certains disaient de lui qu’il était un peu sorcier. Voilà sans doute, pourquoi ils l’avaient tous choisi pour mener à bien cette mission : se rendre sur l’île du géant et implorer les moines de l’Aiguille. Leur demander, à genoux si nécessaire, de nous venir en aide.
Leur peuple se mourrait. La terre ne donnait plus rien, les bêtes ne les nourrissaient plus. Ils s’en étaient remis aux dieux, mais aucun n’a répondu à leur appel. Ils sont allés voir les fées de la forêt de Floreal, mais aucune ne s’était montrée. Les moines étaient leur dernier espoir, comme il était écrit dans le Grand Livre de la vie, un antique bouquin dans lequel toutes les histoires et prédictions y avaient été rassemblées, dont cette prophétie sur deux garçons de 18 et 21 ans affrontant des créatures épouvantables pour sauver les leurs.
- Hiolas ? Ils nous regardent…, il faut qu’on y aille…
Arios posa la main sur l’épaule de son ami, comme pour lui donner du courage. Le courage de monter dans cette frêle embarcation. Le courage de traverser ces eaux hantées…
- Allons-y…
Il souffla avant d’attraper les rames et de s’asseoir sur le banc de la barque. Face à lui, sa famille, ses amis. Tous en pleurs. Tous conscients que jamais il ne reviendra. Sa mère lui adressa un signe de la main, mais il ne répondit pas. Il détourna le regard et s’éloigna de la rive, Arios assis à ses côtés.
Le silence les engloba. Un silence pesant, angoissant. Ils pourraient faire demi-tour. Partir pour d’autres côtes, personne n’oserait les suivre, mais étrangement, ils ne firent rien. Direction l’Aiguille, une bâtisse effrayante construite sur les restes d’un monstre gigantesque dont le crâne trônait encore fièrement sur les hauteurs de cette terre maudite.
Texte de L. S. Martins (30 minutes chrono, sans relecture).
D'après Image par gene1970 de Pixabay : Montagne Crâne Château - Photo gratuite sur Pixabay