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Périple parmi les nuages

Périple parmi les nuages

Pubblicato 7 dic 2021 Aggiornato 7 dic 2021 Cultura
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Périple parmi les nuages

Les sommets de Kumamoto. Une vieille tradition familiale que je perpétue aujourd’hui. Comme chaque année depuis 10 ans déjà. Tous les 4 juin. Quel que soit le temps, je grimpe ici. Au-dessus des nuages. À la recherche de la rédemption…

2010 fut funeste. Tragique… Jamais je n’aurais cru pouvoir me relever. Mais la vie continue. Quelles que soient les épreuves. Quelle que soit la souffrance… elle ne s’arrête pas pour attendre que nos larmes cessent de couler. Que notre cœur cesse de saigner.

Je me sens si seule. Pourtant, je l’ai toujours été. J’ai toujours fait passer mon travail avant ma famille. J’ai toujours eu un excellent prétexte pour remettre à plus tard nos dîners, nos vacances… nos retrouvailles. J’étais omnibulée par l’idée de réussir. De faire carrière. Moi, la gamine de province partie conquérir l’Amérique avec pour seul bagage ses rêves… À présent, tout ceci me semble bien dérisoire.

Personne n’est immortel. Le temps passe pour chacun d’entre nous. Même pour eux… mais ça, je ne l’ai compris que bien trop tard. Je ne l’ai compris que lorsque je reçus cet appel sinistre. Le 4 juin 2010… Un accident. Tous morts sur le coup. Ils n’avaient pas souffert.

Ce jour-là, j’ai senti mon cœur se déchirer. Les larmes inonder mon visage. Et des cris d’agonie irriter ma gorge. J’étais inconsolable. Impardonnable. J’aurais dû être dans cette voiture moi aussi. Avec mon père et mon frère. Pour notre périple traditionnel. Mais une fois de plus, j’avais annulé au dernier moment. Pour je ne sais plus quelle raison absurde.

Ils étaient ma seule famille. Ma mère nous avait quittés, je n’avais que 5 ans. Éric et moi représentions des obstacles à son bonheur. Elle ne cessait de nous le répéter. À cause de nous, elle avait perdu sa liberté… Alors un matin de Noël, elle a fait ses bagages et a claqué la porte sans une explication. Sans un dernier regard…

Papa. Éric. Je m’en veux terriblement de ne pas avoir su vous accorder plus de temps. D’avoir été aussi égoïste que l’a été maman. Je vous aime. Je vous ai toujours aimé… et j’espère qu’un jour, du haut de ce sommet, je pourrais vous revoir. Vous rejoindre.

 

20 minutes chrono, sans relecture.

Texte de L.S.Martins.

Image par DeltaWorks de Pixabay : Aso Mer De Nuages Japon - Photo gratuite sur Pixabay

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