Une nouvelle image pour Moridan !
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Une nouvelle image pour Moridan !
Encore une nouvelle carte postale. La troisième depuis le fichu coma de Léila. Trois semaines de repos forcé pour madame ! Ce n’était pas normal, surtout pour une synthé.
Les docs se succédaient dans sa chambre, sans comprendre. Aucun diagnostic possible d’après eux. En attendant, Léila était entubée de partout et inconsciente depuis que ce putain de monstre l’avait eu. Que s’était-il passé ? Où était-elle partie ?
Toutes ces questions qui tournaient dans ma tête m’empêchaient de me concentrer sur cette affaire. Aujourd’hui, je contemplais un vieux château entouré d’arbre. Devant un cours d’eau tranquille. Cette image était bien différente des autres. Elle paraissait réelle. Les tuiles étaient marquées par le temps, blanchies par le soleil. Les pierres apparentes noircies par la pollution et la suie. Les rideaux jaunes aux fenêtres de l’étage, plus récentes que les autres, donnaient l’étrange impression qu’il était habité. Ce lieu avait-il vraiment existé ? Si c’était le cas, l’IAC (Intelligence Artificielle consciente) était la seule capable de m’aider.
Je scannai l’image pour interroger l’IAC. Elle m’indiquait quelques heures de recherche. Super. Je n’avais pas de temps à perdre !
Derrière la carte, un message. Moins morbide que les autres, mais tout aussi étrange. Aucun indice sur ce bâtiment. Aucune énigme à résoudre. Aucune promesse de mort. Seulement quelques mots qu’on pourrait échanger entre potes : « Comment va notre chère Léila aujourd’hui ? On ne mesure la valeur de ceux qui nous entourent seulement lorsqu’on nous les enlève. N’est-ce pas le bleu ? »
– Moridan ! Y paraît que vous avez reçu une nouvelle image, ce matin ! C’est quoi cette fois ?
Le commandant était posté devant la porte de mon bureau. L’air grave. Les bras croisés. Léila avait beau être une belle emmerdeuse, elle nous manquait à tous !
– Oui, chef. Je n’sais pas. On dirait qu’on n’va pas trouver de cadavre cette semaine.
– Faites voir !
Il s’approcha et me prit la carte des mains. Il commença par le message. Il fronça les sourcils.
– Il s’adresse directement à vous. Comme si ce fou vous connaisse !
– Oui, je sais…
– Et ce bâtiment ? Ça vous dit quelque chose ?
– Que dalle !
– Et l’IAC ?
– J’attends.
Je tournai mon écran vers lui pour lui montrer les recherches de l’IAC. Il leva les yeux vers moi, le regard sombre avant de d’ajouter :
– Prévenez-moi quand vous aurez du nouveau ! Et au fait ! Vous ferez équipe avec Gram. Sa punition a assez duré !
– Quoi ?!
Gram avait été interdit de terrain suite à une bourde mémorable. Tout le monde se foutait de sa gueule. C’était le boulet de service ! Putain, mais j’avais fait quoi au bon dieu. Merde ! Après cette chieuse de Léila, je me retrouvais coincé avec cet abruti de Gram…
– Pas de négociation possible, Moridan ! Vous avez besoin d’un coéquipier et il se trouve qu’il est disponible.
Il sortit rapidement du bureau, non sans un sourire malicieux en coin. Il l’avait fait exprès ! Une sorte de punition pour ce qui était arrivé à Léila.
Dans un geste de colère, je fis voler tout ce qui se trouvait face à moi. Je m’apprêtais à me relever pour ramasser mon bordel lorsque je vis apparaître la tête de Gram par la porte, hésitant. J’allais lui lancer une remarque assassine, mais fus stoppé par une alerte de l’IAC. Enfin un match ! Enfin un indice !
30 minutes chrono, sans relecture.
Texte de L.S.Martins
Image par analogicus de Pixabay :L'Architecture Bâtiment Château - Photo gratuite sur Pixabay