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Petite Nature (Samuel Theis, 2022)

Petite Nature (Samuel Theis, 2022)

Publié le 12 mars 2022 Mis à jour le 25 mars 2022 Culture
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Petite Nature (Samuel Theis, 2022)

J'avais bien aimé l'aspect improvisé de "Party Girl", le précédent film de Samuel Theis (qu'il n'avait cependant pas réalisé tout seul), la véracité des acteurs et actrices non-professionnels (dont sa mère dans le rôle principal, le rôle étant inspiré de sa vie), leur ancrage dans un territoire (l'Alsace-Moselle) et enfin le primat donné sur les élans de la vie à toute forme de jugement (sans que le réalisateur n'édulcore pour autant le poids d'avoir une mère "pas comme les autres"). "Petite Nature" qui possède les mêmes caractéristiques prolonge d'une certaine manière "Party Girl" sauf que cette fois, le personnage central n'est plus la mère (bien qu'elle occupe une place non négligeable) mais son fils de 10 ans, Johnny, lui aussi "pas comme les autres" (il est assez clair que Samuel Theis s'y raconte à demi-mot). "Petite Nature" est l'histoire d'une séparation qui se fait déchirement: pour pouvoir grandir et trouver sa place dans le monde, Johnny doit quitter sa mère et trahir son milieu social d'origine avec lequel il est totalement désaccordé. Sa rencontre avec un maître d'école menant une vie bourgeoise et cultivée (Antoine Reinartz) va être l'élément déclencheur de son émancipation. On pense à "En finir avec Eddy Bellegueule" de Edouard Louis qui possède certains traits similaires (le milieu social prolétaire d'origine, le caractère efféminé du protagoniste, l'éveil au désir homosexuel) sauf que Johnny est beaucoup plus jeune, que son attirance pour son mentor s'exprime de façon plus maladroite bien que relevant davantage de l'adolescence que de l'enfance* et que sa famille ne le rejette pas. Bien au contraire et de façon assez paradoxale, elle s'appuie sur lui en raison de sa précocité et ce rôle qu'il est trop jeune pour endosser l'écrase tout en faisant réfléchir le spectateur. En effet alors que Johnny grandit dans un milieu de macho surjouant la virilité, les hommes y fuient systématiquement leurs responsabilités puisque la mère élève seule ses trois enfants que l'on devine de trois pères différents, les seuls hommes adultes présents dans la maison étant des amants de passage. Le frère aîné, Dylan suit le même modèle individualiste "courant d'air" si bien que la mère doit assumer le rôle paternel (elle travaille et se comporte de façon quelque peu "caillera de cité") alors que Johnny assure le rôle maternel auprès de sa petite soeur dont il semble être le seul à s'occuper. On comprend d'autant mieux sa fascination pour le maître qui représente à la fois un père de substitution et l'attirance pour l'inconnu (un très beau plan le montre avec le haut de son visage noyé dans l'ombre superposé sur une image projetée sur un mur du centre Pompidou de Metz). Les acteurs sont remarquables, surtout les non-professionnels. Le jeune Aliocha Reinert crève l'écran par son charisme et son jeu habité.

* On peut se demander d'ailleurs s'il n'aurait pas été plus judicieux d'attendre 3 ans de plus pour que Aliocha Reinert soit adolescent afin que les émois que le réalisateur revit à travers lui correspondent à son âge dans le film (aucun enfant de CM2 n'a des comportements aussi sexualisés en dehors de ceux qui ont été abusés).

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