Félicitations ! Ton soutien à bien été envoyé à l’auteur
avatar
JOURNAL DE L’ANNÉE DE LA PESTE : 1er juin

JOURNAL DE L’ANNÉE DE LA PESTE : 1er juin

Publié le 1 juin 2020 Mis à jour le 1 juin 2020 Culture
time 3 min
0
J'adore
0
Solidaire
0
Waouh
thumb 0 commentaire
lecture 243 lectures
0
réaction

Sur Panodyssey, tu peux lire 10 publications par mois sans être connecté. Profite encore de 9 articles à découvrir ce mois-ci.

Pour ne pas être limité, connecte-toi ou créé un compte en cliquant ci-dessous, c’est gratuit ! Se connecter

JOURNAL DE L’ANNÉE DE LA PESTE : 1er juin

17 juin

 

Quand on démonta la dernière cabine téléphonique en service dans la ville, un doigt y fut retrouvé. J’avais lu l’information dans les archives numériques de la gazette locale. Je téléphonai à Guss, du Cercle d’influence locale. Il était légiste et parlait aux gens comme s’ils étaient morts. C’est-à-dire qu’il parlait tout le temps. Il se souvenait. Il allait me raconter comment l’énigme avait été résolu, quand je raccrochai et filai prendre l’air.

Finalement, je préférais n’en rien savoir. Il est rare que la résolution des mystères ne déçoive autant que le souvenir des chutes du Mozambique. De même, en tournant le coin d’une pensée, découvrir l’explication du monde, serait aussi terne et déceptif que la résolution d’un bon polar.

Je m’en expliquai avec les canards qui ne jugèrent pas bon de me répondre. En somme, ils étaient eux-mêmes le mystère du monde, pas besoin qu’on le leur explique. Je me tenais pour réfléchir au sommet des marches qui descendaient à la source. On a parfois besoin d’un socle d’où contempler les perspectives d’une pensée, sans pour autant se statufier ainsi qu’au square l’empereur Auguste saluant on ne sait quoi, sans doute pétrifié à la vue du dieu à venir.

Être un homme qui ne veut pas que sa vie soit écrite (comme on dit : c’était écrit) dans la pierre des épitaphes, est la vouloir une potentialité toujours renouvelée. Il la veut imaginable. Il veut l’écrire lui-même. Or il ne sait pas écrire ou ne sait pas ce qu’il écrit. S’il s’en souciait il n’écrirait plus. On referme le livre dès que se connaît le nom de l’assassin, il est oubliable. Comment refermer la vie d’un être dont on ne résout pas l’énigme ?

Depuis que l’invasion du mal proliférait dans les chaleurs de l’été  la ville était une vaste bibliothèque à ciel ouvert.

 

 

lecture 243 lectures
thumb 0 commentaire
0
réaction

Commentaire (0)

Tu dois être connecté pour pouvoir commenter Se connecter

Tu aimes les publications Panodyssey ?
Soutiens leurs auteurs indépendants !

Prolonger le voyage dans l'univers Culture
La muse endormie
La muse endormie

Jeudi matin, alors que le chaos battait son plein dans ma tête, je sortais de chez moi sans réel b...

Louise D'ivernois
10 min
"Rencontre avec Joe Black"
"Rencontre avec Joe Black"

Cette rencontre avec Joe Black, c’est aussi la rencontre avec un être totalement immature à bien des niveaux ; touchant, com...

Al De Leerey
2 min
Et puis parfois, ça coince
Et puis parfois, ça coince

J'entame l'écriture de ma 77e nouvelle destinée à un concours (pour une mise en perspective, j'ai commencé à m'intéresser au...

Frédéric Polizine
1 min
Quel est le sens de l'écriture ?
Quel est le sens de l'écriture ?

Nous pourrions considérer l’acte même de l’écriture comme une contrainte, une manière imparfaite de transposer la pensée in...

Matteo
3 min
Pardon
Pardon

Un mot d'un dictionnaire, ma définition, votre sourire, ma joiePèlerinage chrétien initialement...

Bernard Ducosson
1 min
Brief
Brief

Un mot d'un dictionnaire, ma définition, votre sourire, ma joieEn opposition au grief : brief c...

Bernard Ducosson
1 min

donate Tu peux soutenir les auteurs qui te tiennent à coeur

promo

Télécharge l'application mobile Panodyssey