Femmes
Sur Panodyssey, tu peux lire 10 publications par mois sans être connecté. Profite encore de 9 articles à découvrir ce mois-ci.
Pour ne pas être limité, connecte-toi ou créé un compte en cliquant ci-dessous, c’est gratuit !
Se connecter
Femmes
Il y a des femmes qui s’échouent jeunes, au premier homme (ou le seul, à quoi bon en avoir d’autres, ce sera le même), aux premières couches, aux premiers pas du bébé. S’éteindre, fermer les volets, la porte, pas de clé sous le paillasson. Elle s’est résignée. Cela se voit. C’est physique. Ce visage réduit, pauvre. Le renoncement à l’astucieuse coquetterie, la négligence, le regard éteint ou qui ne se pose que sur l’enfant à la sortie de la maternelle. La mission est accomplie. La maison close.
Elles ne connaîtront pas les ultimes fraîcheurs, le beau renouveau d’une amoureuse. Là encore, il ne serait que brutal, suffisant et prédateur.
Il en est d’autres...
Celles à qui il est donné un peu d’importance par le fauteuil d‘un salon de coiffure
et qui rêvent sous leur casque et s’attristent du sort du monde
et s’amusent du principe d’incertitude d’Heisenberg avec lequel elle ne sont pas d’accord
et imaginent fort très fort elles ne savent encore qui
et se souviennent de leurs proches et se font du souci sous le séchoir pour leur famille, leur amant, la réussite d’une couleur.
Celles qu’un homme regarde et qui en sont aussitôt désorientées,
si visiblement réduites à leur corps dont elles ne savent plus que faire,
qui les embarrasse,
qui est en trop,
qui parle pour elles,
qui est bien trop bavard,
bien trop malicieux,
une merveilleuse malédiction.
Celles qui passent sur le tamis de l’acte sexuel, qui sont bousculées, écrasées, pilées, broyées, démembrées,
et se relèvent,
fraîches comme l’herbe au matin,
ayant le sourire de la Joconde,
et gentilles,
oublieuses,
sifflotent et esquissent un entrechat dans le petit jour morne.
[panneau de signalisation suisse
A suivre dans http://impeccablemichelcastanier.over-blog.com/