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JOURNAL DE L’ANNÉE DE LA PESTE : 7 mai

JOURNAL DE L’ANNÉE DE LA PESTE : 7 mai

Publié le 7 mai 2020 Mis à jour le 28 sept. 2020 Culture
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JOURNAL DE L’ANNÉE DE LA PESTE : 7 mai

7 mai

 

Il était urgent d’être misanthrope.

Envisager les autres comme un danger potentiel avait toujours été salutaire. On l’avait oublié. Cette arrière-cour de xénophobie – à peine visible derrière les balcons, le hall d’accueil et les vastes chambres hospitalières de l’Homme bon – remontait aux Ori­gines où tout ce qui arrivait depuis l’extérieur de la caverne était danger, désordre et viol – où le pi­lier de la tente commune défi­nissait en revanche un espace sa­cré qui n’était qu’ordre, bonté et beau­té.

J’étais ce pilier.

Je n’admettais personne en ma présence. Même la femme. N’était pas Agathe Dujardin qui voulait. Et d’ailleurs moi-même je me méfiais de moi sous la tente de ma tribu. Qui étais-je, au juste ? Sait-on jamais ce qu’on peut ? N’advient-il pas qu’on soit l’ennemi de sa propre cause ? Il m’était arrivé de boire excessivement deux boîtes de bière à la suite, n’était-ce pas fou ? Déjà que le vie était un long suicide, pourquoi se jeter de la falaise ? Patientons. Un jour ou l’autre nous en arriverons bien à faire un pas de trop.

Le sûr est je ne voulais pas mourir de la main d’un zombie qui me croiserait en soufflant comme une locomotive à l’ancienne, m’envoyant des hectolitres de postillons infectés dans une totale inconscience de tout ce qui n’était pas son petit corps chéri. J’avais toujours eu en horreur les sportifs en général et particuliè­rement les coureurs à pied. Rien que d’évoquer cette engeance narcissique m’emplissait d’aigreur et d’acrimonie. Hors de ma tente ! Je demeurerai le vivant pilier d’un campe­ment où de longs échos de pas démantibulés se confondront par une profonde et ténébreuse unité à l’horizon. Qu’ils y restent !

Là-dessus je dégustai un biscuit cuit dans ma cuisine.

à suivre dans :

http://impeccablemichelcastanier.over-blog.com

[Auteur de l’image non identifié]

 

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