JOURNAL DE L’ANNÉE DE LA PESTE : 14 mai
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JOURNAL DE L’ANNÉE DE LA PESTE : 14 mai
14 mai
Un décret municipal ne suffit pas pour retenir la vie. Nous apprenions. Nous apprenions sur le tas, comme des grévistes encore inexpérimentés, les dures lois de l’entreprise Vie. Il fallait l’admettre, la maladie était notre état naturel, la santé un écart, une exception, une curiosité – une perfection des équilibres qui ne pouvait durer dans l’instabilité de toutes choses. Le mal donna l’impression de s’être écarté pour prendre de l’élan, il n’en fut que plus insatiable. À mon réveil, j’étais atteint.
La fatigue était l’ordinaire de mes jours depuis que j’avais pris de l’âge, or elle me cueillit avec la force d’une massue. 1000 matelas – 1000 grippes ! – pesaient sur chaque cm2 de mon corps. Je dus ramper hors de mon lit, après quoi le mobilier fut d’une grande aide pour
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