Vivez joyeux
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Vivez joyeux
1 – Se faire un film
Surtout, pour l’essentiel, garder ses distances avec soi-même comme avec les habitants de la ville contaminée.
Donc, penser. Ou essayer de penser. Penser comme on pousse un meuble.
Déménager.
Depuis peu un problème me tourmente sans se nommer…
Ce que nous vivons est un film catastrophe hollywoodien au ralenti. Et de fait, soyons calme : peu de morts – proportionnellement à la démographie planétaire – même si chaque mort est une Apocalypse. Surtout la mienne.
La situation me rappelle cette affiche dans un hôpital parisien : Ce n’est pas parce que vous êtes en bonne santé que vous n’êtes pas malade.
Une prévention qui ne savait pas si bien dire.
En somme, nous sommes les porteurs sains de la maladie de la mort.
2 – La modération, vertu française
Comme les systèmes philosophiques, politiques, psychologiques et religieux – la médecine a une pente naturelle pour l’hégémonie. Bénéfique dans ses origines et ses buts, l’hygiénisme dans ses excès et conséquences ne risque-t-il pas d’être contre-productif ?
Remontons de la propreté à la pureté et de la pureté au purisme et du purisme au puritanisme…
Qu’une pensée de la pureté morale soit au départ d’une pratique médicale n’aurait rien d’inquiétant s’il n’y avait danger d’un retour du puritanisme qui ferait tourner le principe de précaution en emprise totalitaire.
J’ai bien peur d’être remonté tout seul...
Le Tout à la médecine serait pourtant aussi néfaste qu’un Tout à l’État. Un certain degré de conscience individuelle et de responsabilité personnelle est requis pour le bon fonctionnement du système immunitaire. Il devrait suffire. En fait, c'est se battre, c'est prendre sa vie en main, ne pas s'en remettre passivement aux autorités médicales. Ou à une sorte d’État non plus monstre froid mais bonne mère. Avoir décidé de notre comportement est n'être plus passif. La passivité est la voie royale du mal. Je suis donc partisan de la « saleté propre » et j’ai le droit de choisir ma mort tout seul !
C’est le principe.
Cependant, comme tous les principes, il résiste mal aux faits, à la perspective qu’il finisse asphyxié, se tortillant dans son lit comme un poisson pêché – à ce qu’on appelle la réalité. Que faire contre un ennemi sans cheveux blonds en brosse et sans yeux vides sous le casque à pointe ? Contre une 5ème colonne organique ? Donc, provisoirement, pour l’intérêt supérieur de la Nation et de mes poumons, renoncer à sa liberté. C’est curieux, je viens de dire l’inverse de ce que je pensais. À quoi bon réfléchir ?
3 – De l’art de se contredire en démocratie.
La littérature nous fait beaucoup de mal : après avoir lu avec soin et horreur le Journal de l’année de la peste (Daniel Defoe) – j’en appelle même avec véhémence à des mesures coercitives et m’en tiendrai aux directives du corps médical relayées par un corps politique qui ne soit pas aux ordres mais calcule avec efficacité tous les paramètres qui assurent la survie de mon corps humain.
Accepter d’avoir eu tort momentanément est une caractéristique de l’Évolution.
Et, comme toujours, se prémunir contre les imbéciles, ces sourds-muets de la pensée. Ce sont la complaisance, l’excuse et les épidémies de panique – et donc d’absence de jugement critique – qui font le plus de mal, au final.
Tout de même tout de même je préférais le terrorisme.
22 mars 2021
A suivre dans http://impeccablemichelcastanier.over-blog.com/
[l'auteur de l’image n'est plus identifiable]