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Gisant

Gisant

Publié le 10 août 2024 Mis à jour le 10 août 2024 Poésie et chanson
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Je te regarde,

Je te touche.

Ton corps se couche

Dans l’éternité. Garde

Ses derniers secrets, son dernier souffle

Asphyxié en retenue pour l’ombre.

Dans la demi-pénombre,

Luminosité pour attendrir la tristesse

Et les pleurs,

Mort est ton cœur

Et tes lèvres scellées

Ne me diront même plus un mot.

Je veux garder mes maux

Ancrés et m’en nourrir,

M’imprégner de ta dernière image

Que tu me laisses.

Ton silence ne me surprend pas, tu n’es plus.

Ta peau de caoutchouc, nue

Encore avant disparition,

Paupières closes

Comme une pause

Avant le grand voyage.

Je suis en âge

De voir le cru de la vie

J’ai grandi,

Mais la petite fille dans le lointain

Voudrait te caresser la main,

T’entendre rire ou disputer,

Trainer ton corps vieilli

Mais rassurant.

Seulement le gisant

Est là, toi tu n’es plus.

A sa vue,

Mon regard se perd,

Cherche une émotion

Un moment de passion

Et ne trouve qu’un instant

Avant le néant. 

 

L.G.

 

(image de couverture : https://pixabay.com/fr/photos/bronze-sculpture-statue-gisant-4055369/)

 

 

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