Félicitations ! Ton soutien à bien été envoyé à l’auteur
Rastalution

Rastalution

Publié le 12 mai 2020 Mis à jour le 28 sept. 2020 Musique
time 2 min
2
J'adore
0
Solidaire
0
Waouh
thumb 0 commentaire
lecture 91 lectures
2
réactions

Sur Panodyssey, tu peux lire 30 publications par mois sans être connecté. Profite encore de 29 articles à découvrir ce mois-ci.

Pour ne pas être limité, connecte-toi ou créé un compte en cliquant ci-dessous, c’est gratuit ! Se connecter

Rastalution

 

Junior Byles, qui a également fait parler de lui sous son vrai nom, Kerrie Byles, et aussi en tant que Chubby ou King Chubby, fait partie de ceux qui ont presque réussi à graver leur nom au panthéon de la musique jamaïcaine, presque, mais ont failli de peu. À son palmarès toutefois, deux énormes chansons : Beat Down Babylon, utilisée par Michael Manley pour sa campagne électorale de 1972, et Curly Locks.

Le pauvre Junior Byles a une santé mentale plutôt fragile, autant dire que c'est un grand dépressif, à tel point qu'il a tenté de mettre fin à ses jours en 1975, à la mort de Halié Sélassié. Depuis lors, il ne fait plus tellement parler de lui. Une réédition par-ci par-là, une brève apparition sur scène...

Dans Beat Down Babylon, il affirme être un vrai rasta, droit dans ses bottes : « a righteous rastaman ». En ce sens, ses mots sont de vraies armes, qui lui servent à résister à Babylone. Comme dans bien d'autres chansons, le décor est posé dès les quatre premiers vers :

« Seh mi nah like the kinda Babylon

Seh mi nah like the kinda wicked men

For I am a righteous Rastaman

And I am a dread dread one I man ».

Vous me voyez comme une mauvaise personne et un homme vicieux car je suis un rasta et un dreadlock.

Puis vient le refrain, terrible :

« I and I go beat down Babylon

I and I must whip den wicked men ».

Je vais faire tomber Babylone et punir les mauvaises gens. (Et oui au pluriel « gens » devient féminin).

On est dans les thèmes rastas par excellence.

À noter que cette chanson est une production de Lee Perry, du coup le mot « whip », fouetter, est souligné d'un coup de fouet sonore vraiment saisissant et qui donne beaucoup de substance à la chanson, tant dans sa forme que dans son sens profond. Scratch est assez génial pour arranger ce genre de bidouillages sonores : faire coller la musique au texte et appuyer au bon endroit au bon moment avec la bonne intensité, sans en faire trop.

Il existe un medley des deux plus gros tubes de Junior Byles qu'on trouve sur l'album Jordan: Medley : Beat Down Babylon/Curly Locks, mais la production n'arrive jamais à la cheville de celle de Lee Perry, même si cette version a le mérite de proposer un rythme plus enlevé assez intéressant.

Une dernière petite chose :

« Oh what a wicked situation

I and I starving

This might cause a revolution

And a dangerous pollution ».

Ce pauvre Junior Byles ne voit vraiment pas la vie en rose. C'est une situation merdique, on crève de faim. Ça pourrait déclencher une révolution et pourrir l'ambiance.

Longtemps j'ai cru que le dernier vers disait :

« And a day the Rastalution », un mot-valise qui ferait la synthèse entre rasta et révolution (comme le « shitstem » de Peter Tosh, entendez : « système de merde »). Ce n'est malheureusement pas le cas, mais l'idée me plaisait bien. Alors j'en ai fait le titre de cet article, et de cette chambre aux sonorités world. Rastalution.

lecture 91 lectures
thumb 0 commentaire
2
réactions

Commentaire (0)

Tu peux soutenir les auteurs indépendants qui te tiennent à coeur en leur faisant un don

Prolonger le voyage dans l'univers Musique
Il s’appelle Ziggy
Il s’appelle Ziggy

    Pas question de l’avatar de David Bowie ici, mais d’Un gar&ccedi...

Benjamin Mimouni
2 min
Zaho au Zénith
Zaho au Zénith

En 10 mois, son ascension a été fulgurante, mais elle ne semble pas avoir changé pour autant. ...

Agathe Soreau
2 min

donate Tu peux soutenir les auteurs qui te tiennent à coeur